Entre histoire des idées et essai politique, Camille Dejardin veut montrer que l’œuvre de John Stuart Mill nous est utile pour penser les enjeux contemporains, à commencer par la crise écologique et les transformations de l’économie qu’elle appelle. Au prix de quelques demi-vérités ?
Quelle actualité peut avoir la pensée de Mill, tout juste 150 ans après sa mort ? C’est à établir sa fécondité pour le XXIe siècle que s’attache Camille Dejardin dans son ouvrage John Stuart Mill, libéral utopique. Actualité d’une pensée visionnaire. Prenant acte de l’échec de la pensée libérale contemporaine à répondre aux crises traversées par les sociétés occidentales, elle soutient que la dimension utopique du libéralisme millien lui permet de ne pas connaître le même destin que ses avatars contemporains. Ceux-ci se présentent sous deux formes principales : celle du « néolibéralisme », qui refuse d’abandonner le modèle économique de la croissance au profit d’une gestion raisonnée des ressources naturelles ; celle des « politiques de la différence » (p. 80), dont la reconnaissance d’identités plurielles et le soutien au multiculturalisme « peut confiner au communautarisme » (p. 148). Face à ce « libéralisme désormais dévoyé ou mal compris » (p. 27), le retour aux thèses de Mill doit permettre de concevoir un « libéralisme utopique » qui pourrait bien constituer l’avenir du libéralisme contemporain.
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