A LA UNE
Le meilleur de la semaine : La Dédiabolisation - Les Goguettes (en trio mais à quatre)
Le meilleur de la semaine : Mona Ozouf : "La devise républicaine est quelque chose de mystérieux"
Le choix du terme de « grande démission » pour caractériser une vague de démissions assez forte aux États-Unis a permis de mettre en évidence un nouveau phénomène : dans tous les pays où le chômage a reculé, les entreprises rencontrent des difficultés pour recruter, notamment lorsqu’il y a conjonction de bas salaires et de conditions de travail difficiles. En France, le patronat et le gouvernement Borne insistent sur une nécessaire réforme de l’assurance-chômage pour remédier à cette situation et pousser les individus à accepter les offres d’emploi disponibles. Or l’aspiration à un travail choisi reste malgré tout un horizon de progrès.
Le terme de « grande démission » est apparu aux États-Unis (Big Quit) pour caractériser une vague de démissions massives qui est apparue à partir de juillet 2020 à la suite de la pandémie de Covid. L’emploi du singulier pour caractériser ce phénomène laisse entendre que, du jour au lendemain, une majorité de salariés
Télérama - Affaire Hanouna-Boyard : “On n’est pas loin d’une forme de totalitarisme populaire”
Après les insultes jeudi, dans “Touche pas à mon poste !”, de Cyril Hanouna contre le député Louis Boyard – qui a porté plainte ce lundi –, Stéphane Encel, auteur d’un ouvrage nourri sur ses émissions, décrypte la polémique et les effets délétères de sa politique-spectacle.
Enseignant et docteur en histoire des religions, Stéphane Encel a été un téléspectateur minutieux des émissions de Cyril Hanouna. Son ouvrage critique Ce n’est pas que d’la télé ! Ce que le système Hanouna dit de la France, paru il y a un an (éd. David Reinharc), va être réédité en version augmentée. Pour lui, l’animateur de C8 – sous le feu des critiques après avoir insulté jeudi soir le député Louis Boyard (LFI), qui venait de dénoncer l’action en Afrique du propriétaire de la chaîne, Vincent Bolloré – « s’est rendu incontournable parce qu’on l’a rendu incontournable ».
ENERGIES/CLIMAT
Reporterre - Justice climatique : à la COP27, les Occidentaux tergiversent
La question de la solidarité climatique, soit l’aide financière accordée par les pays occidentaux aux moins riches, est au cœur des débats.
La solidarité attendra. Devant les dirigeants réunis en ouverture de la COP27 qui se tient à Charm-El-Cheikh jusqu’au 18 novembre, le chef de l’ONU Antonio Guterres a pourtant été clair : « L’humanité a le choix : coopérer ou périr. Il s’agit soit d’un pacte de solidarité climatique, soit d’un pacte de suicide collectif ». Mais à mi-parcours, « les négociations ont peu avancé », a résumé la directrice du programme climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) Lola Vallejo, lors d’un point presse le 13 novembre.
A l'approche de la COP27, l'annonce potentielle de plusieurs accords financiers spécifiques à certains pays, appelés "partenariats pour une transition énergétique juste" (JETP en anglais), suscite de fortes attentes quant à leur capacité à rétablir la confiance dans les négociations climatiques et à débloquer des actions, principalement dans les économies émergentes dépendantes du charbon. Ces annonces potentielles s'inscriront dans le sillage de l'accord conclu l'année dernière à la COP 26 avec l'Afrique du Sud et répondront à l'engagement pris par le G7 en juin 2022 de reproduire un tel accord dans des pays comme l'Inde, l'Indonésie, le Sénégal et le Vietnam. Cependant, l'issue de tels accords apparaît aujourd'hui très incertaine. Dans quelles conditions les JETP pourraient-ils tenir leurs promesses ?
LVSL - Neutralité carbone : objectif louable ou chimère ?
Alors que démarre la COP27, à Charm el-Cheikh, en Égypte, avec pour mission de rappeler les pays et les entreprises à leurs engagements en terme de neutralité carbone, cette dernière est devenue en quelques années l’une des solutions principales avancées face à la crise environnementale. Pourtant, ne nous enferme-t-elle pas dans des logiques dépassées ?
Dès 2017, la France a rejoint le prestigieux groupe des 110 pays ayant affiché comme ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. D’autres ont privilégié une date plus lointaine, à l’instar de la Chine ou de l’Inde. Mais les États ne sont pas les seuls à avoir de tels desseins : de nombreuses entreprises, à l’instar de Google ou de Microsoft, ont manifesté de semblables envies.
Alternatives Economiques - Entretien « La sobriété énergétique est incontournable »
D’un côté, notre approvisionnement en énergie est menacé pour cet hiver. De l’autre, notre système énergétique provoque un réchauffement climatique dont les effets sont de plus en plus catastrophiques. Sommes-nous pris en étau ?
Pas forcément, selon l’économiste Philippe Quirion, car la sobriété et le développement des énergies renouvelables peuvent nous sortir de ces deux crises, moyennant une véritable volonté politique.
Pourquoi y a-t-il des craintes sur l’approvisionnement énergétique de la France et de l’Europe cet hiver ?
Philippe Quirion : Pour deux raisons principales. La première, c’est l’agression de l’Ukraine par la Russie et le fait que, pour sanctionner les pays européens qui aident Kiev, Vladimir Poutine réduit les livraisons de gaz et peut potentiellement les couper.
A GAUCHE
L'Obs - Au boulot, la gauche !
François Ruffin voudrait changer de registre et d’ambition, désormais il veut relever l’étendard de la social-démocratie, à l’œuvre partout où la gauche est au pouvoir en Europe.
Comment sortir de la culture d’opposition ? La question se pose plus que jamais à la gauche. Attendre qu’un hypothétique soulèvement social abatte le gouvernement, lancer des appels incantatoires en faveur d’un Front populaire imaginaire et multiplier les motions de censure pour additionner les mécontents ne mène nulle part, nous explique en substance le député François Ruffin, dans un entretien qui, espérons-le, ouvrira un débat. « L’objectif de la gauche, c’est de bâtir sa propre force. Qu’a-t-on à dire aux gens. Ce n’est pas une question de tactique politique au jour le jour », estime le député insoumis.
HANOUNA/BOLLORE
Il est temps « d’ouvrir le débat sur la réalité des pratiques économiques prédatrices de certaines entreprises peu scrupuleuses sur le continent africain », estime Najat Vallaud-Belkacem, directrice France de l’ONG One.
Cyril Hanouna a ainsi une nouvelle fois offert lors de son émission Touche pas à mon poste un spectacle affligeant de vulgarité en insultant violemment le député LFI Louis Boyard qui avait osé pointer la responsabilité des activités industrielles du groupe de Vincent Bolloré, propriétaire de la chaîne C8 hébergeant son émission, dans la déforestation et l’appauvrissement de certains pays d’Afrique. Derrière les indignations à peu de frais sur les réseaux sociaux, ce n’est pas seulement l’ARCOM que le député Boyard et son groupe devraient saisir, mais le procureur de la République, sauf à banaliser les injures et les outrages contre les élus, qui sont punis par des peines pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.
EUROPE
Le nouveau cadre budgétaire européen, présenté par la Commission le 9 novembre, se veut plus simple, plus souple, étendu et mieux respecté. Mais il ne marque pas de rupture avec l’esprit des anciennes règles.
Les crises se suivent et ne se ressemblent pas : crise financière il y a quinze ans, crise sanitaire il y a trois ans, et crise protéiforme depuis l’année dernière, mêlant augmentation des prix (de l’énergie et des biens alimentaires) et fortes tensions géopolitiques.
En dépit de leurs différences, ces crises ont toutes produit des hausses des dépenses et des dettes publiques qui, chaque fois, ravivent les débats sur la solvabilité des Etats et sur leurs marges de manœuvre pour faire face à la prochaine crise.
LES CRISES
Le Grand Continent - Cartographier la guerre écologique : énergie, climat, géopolitique
Toujours plus de tension : comment notre système énergétique va-t-il passer l’hiver ? Pour comprendre la macrocrise qui se prépare, il faut identifier les bons indicateurs. Chaque vendredi à 11h, grâce au travail d’analyse et de synthèse du Groupe d’études géopolitiques, nous publierons 5 points, 12 graphiques et 6 cartes avec les indicateurs clefs à suivre.
a crise climatique bouleverse la structure même des rivalités : avec la guerre en Ukraine, l’énergie est au cœur de l’affrontement géopolitique. Depuis le mois de mars, l’Union et ses États-membres manœuvrent pour réduire leur consommation tout en cherchant des alternatives d’approvisionnement — une nécessité qui devient de plus en plus pressante à mesure que l’hiver approche.
Afin de porter un regard éclairé sur la crise énergétique que nous traversons, avec le Groupe d’études géopolitiques nous vous proposons cinq points pour répondre à toutes les questions que vous vous posez, en centralisant les indicateurs qu’il faut absolument suivre, à l’échelle pertinente.
À partir de cette semaine, chaque vendredi à 11h, l’Observatoire de la guerre écologique1 sera mis à jour. Dernière mise à jour : 11 novembre 11h00.
Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué un choc mondial et révélé les fractures entre pays riches et les pays en voie de développement, la présidente de l’ONG ONE plaide dans cet entretien exclusif pour une transformation des organisations de coopération en forums stratégiques.
Quel est l’impact de la guerre en Ukraine sur la coopération internationale ?
Il est énorme. Il met notamment en évidence l’une des principales difficultés de la coopération internationale : les ressources destinées au développement sont limitées, les fonds militaires ne le sont pas.
Le montant total des fonds alloués à la coopération économique est fixe et, par conséquent, une grande partie de l’aide va à l’Ukraine – à juste titre –, mais la taille du gâteau n’augmente pas. Il s’agit donc de prendre une quantité limitée de ressources, déjà mises à rude épreuve, et de les étirer encore davantage.