Les sondages de la semaine (du 11 au 17 mars)
Les gauches en campagne (du 11 au 17 mars)
A LA UNE
D’un côté, il y aurait les jouisseurs de droite, défenseurs d’un certain art de vivre. Et de l’autre, de tristes sires, chantres de la décroissance… À gauche, y a plus de plaisir ? Le philosophe Michaël Fœssel se penche sur la question dans “Quartier rouge”. Entretien.
La chair est triste, hélas, et…. la gauche aussi ? L’idée que cette dernière s’est abîmée au fil des ans dans un discours politique sombre et culpabilisant est de plus en plus répandue. Surtout à droite, évidemment. Qui se targue, elle, d’incarner « une certaine idée de la France », une France qui saurait encore jouir de la vie, d’un steak saignant, des belles bagnoles et d’un art d’aimer « à la française » renvoyant #MeToo à ses chères études (de genre). Bref, la gauche serait pisse-froid, et la droite (surtout extrême) gardienne des vrais plaisirs bleu-blanc-rouge. Certains écarteront d’un revers de main ce reproche comme injuste. Pas Michaël Fœssel.
UKRAINE
Charlie Hebdo - Et si on criait « vive la guerre » ? Fabrice Nicolino
Poutine avance ses pions. Les politiques français font pâle figure. Le monde est à deux doigts de s'arrêter de tourner. Que faire ? La révolution.
a-t-il une autre façon de voir cette guerre ? Si non, préparons nos mouchoirs, car elle n’annonce que la mort et la destruction. Nous allons pleurer et gémir, grandement aidés par une presse radoteuse. Dix fois, cent fois et davantage, les mêmes pauvres infos, les mêmes experts en chambre qui n’avaient rien prévu, mais prédisent pourtant. La vérité approximative des événements est pourtant claire : nul ne sait ce que Poutine a en tête. Veut-il annexer la moitié est de l’Ukraine à hauteur du Dniepr, avec Kiev ? Plus ? Est-il (seulement) atteint d’hubris, cette vieille passion humaine synonyme de démesure et de toute-puissance ? Pense-t-il à l’avenir de son peuple ou, tout comme un certain Hitler, est-il décidé à tout cramer pour entraîner la terre entière dans la dévastation nucléaire ?
Marianne - Accusé de "crimes de guerre" par Jadot, Total reste en Russie avec l’aval de l’exécutif
Contrairement à son concurrent britannique Shell, TotalEnergies maintient pour l’heure ses activités en Russie. Cible de vives critiques d’ONG et du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, le géant pétrolier peut néanmoins compter sur le soutien de l’exécutif, qui a salué son anticipation dans l’application des sanctions européennes à l’égard du Kremlin.
TotalEnergies – ex-Total – est sous pression. Alors que son concurrent britannique Shell a annoncé le 8 mars dernier son intention de se retirer du pétrole et du gaz russes, le géant pétrolier français maintient, lui, ses activités.
LVSL - Une nouvelle guerre d’hiver pour la Russie ?
L’opération militaire est pour l’instant un désastre pour les autorités russes. Elle rappelle une guerre d’Hiver difficile et humiliante plutôt qu’une campagne-éclair pleinement réussie. La stratégie russe prévoyait une victoire rapide pour éviter sanctions et pertes civiles comme militaires. Se basant sur de fausses hypothèses et un contre-emploi de leur doctrine militaire, le résultat s’est avéré décevant. Face à cette situation, le pouvoir russe est au pied du mur. Deux options s’offrent à lui : la première est d’accepter une désescalade lors des négociations ; la deuxième, plus probable, consiste à accroître l’intensité de l’engagement, au prix d’une massification des pertes civiles comme militaires.
Quinze jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, quatre données commencent à apparaître clairement.
Vladimir Poutine voulait s’emparer rapidement de l’Ukraine, il a échoué
Le président russe se représentait l’Ukraine comme un rameau du tronc russe qui en était artificiellement séparé par les mensonges de ses dirigeants et les manœuvres de l’Occident, et aspirant, au fond d’elle-même, à rejoindre la Russie ; or il s’avère que l’Ukraine veut rester indépendante ; les Ukrainiens l’ont démontré aux yeux du monde en se battant avec courage et détermination ; un million et demi de ceux qui ne pouvaient se battre ont préféré l’exil.
Il pensait atteindre rapidement ses objectifs, dont le principal était l’élimination du gouvernement de Kiev, remplacé par un pouvoir pro-russe ; or Volodymyr Zelenski tient. Cela condamne Poutine, s’il veut atteindre ses buts, à accroître le niveau de son engagement militaire et, à supposer qu’il parvienne à vaincre les forces ukrainiennes, ce qui reste probable malgré leur résistance, à occuper le pays, ce qu’il déclarait initialement ne pas vouloir faire.
La Fondation pour l’innovation politique a traduit du russe au français la version complète d’un édito de l’agence russe RIA Novosti, signé du chroniqueur Pyotr Akopov et titré « L’avènement de la Russie et du nouveau monde ». Cet article a été accidentellement mis en ligne le 26 février 2022. Initialement, la publication de ce texte devait avoir lieu après l’occupation de l’Ukraine par la Russie. L’article a été rapidement effacé, mais le service Web d’Internet Archive a réussi à le sauver.
Cet article décrit le projet impérialiste conçu par Poutine. La russification totale de l’Ukraine et de la Biélorussie est présentée comme le point de départ d’une recomposition de l’ordre mondial. Le texte a été traduit du russe par Inna Uryvskaya.
Ce gouvernement "ne sait pas dialoguer avec les Français", critique la candidate socialiste à la présidentielle.
"On ne laisse pas pourrir une situation pendant une semaine", a critiqué Anne Hidalgo, candidate socialiste à la présidentielle, lundi 14 mars sur franceinfo, en réaction à l'annonce le même jour d'un déplacement du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin en Corse, mercredi et jeudi. Cette annonce intervient exactement huit jours après les premières violences liées à la tentative d'assassinat du militant nationaliste Yvan Colonna, dans la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône).
PRESIDENTIELLE
Libé - Election présidentielle 2022: scannez les programmes des douze candidats par thématique
Au vu des derniers sondages, Jean-Luc Mélenchon semble être le seul candidat de gauche à pouvoir accéder au second tour de l’élection présidentielle. Malgré les critiques de Yannick Jadot et d’Anne Hidalgo vis-à-vis de sa position non alignée dans la guerre en Ukraine, le leader de la France Insoumise reste stable dans les enquêtes. Pour le moment, sa proposition de sortir de l’OTAN et son léger changement de ton sur le sujet n’affectent pas les intentions de vote en sa faveur.
France Info - Au PS, la réflexion sur l'après-présidentielle est engagée
Avec Anne Hidalgo à 2,5% dans les sondages à moins d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle, l’inquiétude monte dans les rangs du PS. En coulisses, beaucoup réfléchissent à l’avenir du parti.
"J'ai beaucoup aimé nos Fêtes de la rose, nos réunions de section… Mais à l’évidence, tout ça c’est terminé…" Constat amer et franchement triste d’un important pilier du Parti socialiste. Et ils sont nombreux à avoir la même analyse : la déroute annoncée d’Anne Hidalgo à la présidentielle n’est pas uniquement un coup dur politique, c'est la fin d’une époque. "Le PS n’aura plus que des élus locaux et de lourdes dettes", résume sans se réjouir un ancien socialiste passé chez Macron.
L'Opinion - PORTRAITS DE CANDIDATS - Fabien Roussel s’est fait connaître tardivement sur la scène politique nationale. Le candidat du PCF à la présidentielle tente de dépoussiérer son parti en incarnant un communisme du XXIe siècle
« Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage, pour moi c’est la gastronomie française, et la meilleure façon de la défendre, c’est de permettre à tous les Français d’y avoir accès », déclarait le candidat communiste à la présidentielle. Si cette défense du bien manger à la française a suscité une polémique à gauche, elle lui aura aussi permis de faire une entrée en campagne fracassante.
Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Fabien Roussel, Philippe Poutou et Anne Hidalgo ont eu chacun 30 minutes face au streamer politique Jean Massiet et à la journaliste Paloma Moritz du média en ligne Blast.
Ce grand oral était organisé par des ONG. Cinq candidates et candidats à la présidentielle ont exposé sur la plateforme Twitch, dimanche 14 mars, leurs solutions, très différentes, pour agir en faveur du climat. Sur les 12 candidats au 1er tour, l'écologiste Yannick Jadot, la candidate des Républicains Valérie Pécresse, le communiste Fabien Roussel, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste Philippe Poutou et la socialiste Anne Hidalgo ont eu chacun 30 minutes face au streamer politique Jean Massiet et à la journaliste Paloma Moritz du média en ligne Blast.
Telos - Le moment Fabien Roussel (et après?), Marc Lazar
Cette étrange campagne de l’élection présidentielle a vu apparaître à la fin du mois de février et au début du mois de mars un véritable moment Fabien Roussel. Une communication bien orchestrée, des formules frappantes en particulier lors de son meeting de Marseille le 1er mars lorsqu’il oppose à la théorie du ruissellement attribuée à Macron celle du « roussellement », une certaine aura personnelle, il n’en fallait pas moins pour que les médias s’enflamment, certains allant jusqu’à évoquer une « percée » de Fabien Roussel
Paris Match - Alexis Corbière à Roussel : «Fabien, toi qui m’écoutes, on peut le faire !»
Le député France Insoumise et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon Alexis Corbière est revenu, lundi 14 mars sur Sud Radio, sur la crise ukrainienne, les mesures gouvernementales concernant l’essence et la fin du pass vaccinal mais aussi la Corse et la guerre qui semble faire rage à gauche.
Alors que doit se tenir lundi soir sur TF1 un débat - entre huit candidats à la présidentielle – avec pour thème « la France face à la guerre », Alexis Corbière a déclaré que son parti « souhaite des débats où il y a confrontation des idées […] Monsieur Macron dans la lettre qu’il a adressée aux Français, souhaite que l’on travaille plus longtemps, ce qui, à mes yeux serait une régression sociale. » Le député de Seine-Saint-Denis a également profité de l’occasion pour « dire que ce soir il y aura huit candidats, alors qu’il y en a douze » et ajouté que « le CSA dit qu’on n’est pas dans la parité mais l’équité, or je tiens à dire que nous ne sommes pas responsables pour ce choix. »
Regards - Mélenchon au second tour ? Une idée qui met mal à l’aise la droite… et la gauche
Jean-Luc Mélenchon n’a jamais été aussi haut dans les sondages. De quoi autoriser certains à y croire. Mais un duel Macron-Mélenchon ne fait pas rêver tout le monde, même à gauche.
Pour la première fois dans cette campagne, Jean-Luc Mélenchon passe la barre des 13% dans un sondage Elabe autre que ceux du contesté Cluster 17. Voilà le candidat de La France insoumise juste derrière Marine Le Pen (15%). Emmanuel Macron, lui, culmine à 33,5%. Le genre d’information qui suffit largement pour que, à gauche, certains mettent le champagne au frais.
Marianne - François Hollande, le président qui regrette de ne pas avoir fait assez la guerre
Invité ce mercredi 9 mars sur France Inter, l'ancien président a fait l'éloge du « rapport de force » et n'a pas manqué de rappeler qu'il aurait peut-être pu – lui – couper l'élan expansionniste de Vladimir Poutine. Une sortie qui interroge son rapport ambigu à la guerre.
Mali, Centrafrique, Irak, Syrie... sous son mandat, François Hollande aura engagé l'armée française dans pas moins quatre conflits militaires, ce qui en fait l'un des présidents les plus belliqueux de la Ve République. Mais à ses yeux, il manque une guerre qui, aurait pu lui permettre d'arrêter Vladimir Poutine. Rien que ça.
LES SONDAGES
France Info - Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron maintient son avance devant Marine Le Pen et Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon talonné par Valérie Pécresse, selon notre sondage
Jusqu'au premier tour de la présidentielle, franceinfo et "Le Parisien-Aujourd'hui en France" publient un baromètre permettant de suivre l'évolution des intentions de vote au jour le jour. Enquête quotidienne réalisée par l'institut Ipsos-Sopra Steria.
Le candidat EELV Yannick Jadot est lui en-dessous de la barre symbolique des 10%, avec 6,5% des intentions de vote (marge d'erreur ± 1,6 point). Fabien Roussel est en légère hausse (3,5%, ± 1,2 point) devance la candidate socialiste Anne Hidalgo (2,5%, ± 1 point). Nicolas Dupont-Aignan et Jean Lassalle gagnent chacun 0,5% d'intentions de vote, à 2% (± 0,9 point). Philippe Poutou est toujours à 1,5% (± 0,8 point). Nathalie Arthaud est quant à elle à 0,5% des intentions de vote, avec une marge d'erreur de ± 0,5 point.
IFOP - Les traits d’image de Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.
À seulement quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio a interrogé les Français sur leur perception des deux principaux candidats de gauche : Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.
Pour Jean-Luc Mélenchon, 52% des Français déclarent qu’il « inquiète ». Cela correspond à une légère amélioration de son image par rapport à mars 2021, mais qui lui reste bien moins favorable qu’à la veille du premier tour de l’élection de 2017 ....
Le principal trait caractérisant Yannick Jadot est sa sympathie (41%), que seuls les électorats de Marine Le Pen (28%) et Éric Zemmour (24%) lui reconnaissent peu.
Cluster 17 - Les fonctionnaires sont-ils de gauche ?
.... Historiquement le vote des fonctionnaires s’arrimait majoritairement aux candidats de gauche et tout particulièrement à la gauche sociale-démocrate. Des analyses réalisées au début des années 2000 pouvaient même conduire à identifier dans le clivage entre salariés du public, votant majoritairement à gauche et salariés du privé, votant majoritairement en faveur de la droite et de l’extrême droite, un nouveau clivage sociologique structurant de la politique française[1]. Les transformations à l’œuvre, tant du côté de l’offre que de la demande électorales, au cours des 20 dernières années ont profondément transformé cet état de fait : comme le révèle notre étude, en 2022, « fonctionnaire » ne rime plus avec « gauche ».
ENERGIES
Reporterre - Gaz, pétrole, charbon russes : l’Europe veut son indépendance, et oublie la sobriété
La Commission européenne a dévoilé le 8 mars son plan pour s’affranchir des importations de produits fossiles russes. S’il défend les renouvelables, le document ignore la sobriété, une alternative pourtant prometteuse et facile à mettre en place.
« Ne pas dépendre d’un fournisseur qui nous menace ouvertement » : voilà l’objectif du plan « REPowerEU » de la Commission européenne, dont les grandes lignes ont été présentées mardi 8 mars, et qui seront débattues par les chefs d’État réunis à Versailles les 8 et 9 mars. Depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, le 24 février, les têtes pensantes de Bruxelles s’échinent à trouver des solutions pour réduire la dépendance des vingt-sept États membres aux produits fossiles russes, qui représentent 45 % du gaz, 45 % du charbon et 25 % du pétrole importés par l’Union européenne (UE).
Explosion du prix de l’électricité, difficultés en série de la filière nucléaire, potentielle privatisation des barrages hydroélectriques, absence de filière industrielle dans le solaire ou l’éolien… Le système électrique français est plus fragile que jamais. Pour Anne Debrégeas, porte-parole du syndicat SUD Energie et chercheuse en économie au sein d’EDF, tous ces maux ont une même cause : l’obsession du marché imposé par l’Union européenne. Dans cette interview fleuve, elle nous explique comment l’ouverture à la concurrence fait exploser nos factures et mine la transition énergétique et nous propose des pistes pour rebâtir une grande entreprise de service public. Entretien réalisé et édité par William Bouchardon, retranscrit par Dany Meyniel.
LA GAUCHE
AOC - Macron ou le peuple de gauche floué Par François Dosse,Historien
La relation intense et durable entre Emmanuel Macron et Paul Ricœur s’était muée en une filiation de pensée. C’est cette dernière qu’il est nécessaire de réinterroger, à l’aune du quinquennat de celui qui vient d’annoncer sa candidature pour un second mandat. S’il n’est pas le seul responsable de l’atonie idéologique ambiante, le président-candidat a métabolisé durant cinq ans à l’Élysée une situation propice à la déréliction du politique.
CLIMAT
CULTURE
Libé - Les MJC, des micros républiques face à de macros enjeux
Face à un inquiétant désengagement des jeunes envers la politique, Thierry Bros, président des Maisons des jeunes et de la culture, appelle les pouvoirs publics à revaloriser le statut des bénévoles et des salariés.
Les Maisons des jeunes et de la culture sont les filles de la République des jeunes créée en 1944. Aujourd’hui, elles constituent un réseau de 1 000 associations locales dont les actions bénéficient à cinq millions de personnes, la moitié ayant moins de 25 ans.
Libé - Politiques publiques de la culture: «Pour une libération des imaginaires»
Dans sa dernière note "La culture face aux défis du numérique et de la crise" publiée le 16 février, le Conseil d'Analyse économique entend "repenser la politique culturelle" et "mettre en place une véritable stratégie numérique, au service de l’ensemble des citoyens français" et propose, entre autres, un pass culture centré sur l'offre territoriale et un plan de relance "territoires de la culture".
"La culture représente un enjeu économique capital, en raison du poids qu’elle occupe dans la richesse nationale, de son rôle dans l’attractivité des territoires et de son impact positif sur le bien-être des habitants. Les évolutions en cours, liées à la pandémie et la numérisation, constituent une occasion [...] de repenser la politique culturelle et de mettre en place une véritable stratégie numérique, au service de l’ensemble des citoyens français". Ainsi se conclut la dernière note du Conseil d'analyse Economique (CAE), intitulée "La culture face aux défis du numérique et de la crise", présentée le 16 février 2022. Dans ce document de 12 pages, les co-auteurs, Olivier Alexandrea, Yann Alganb et Françoise Benhamou, avancent plusieurs recommandations pour "renouer avec une politique culturelle ambitieuse".