La crise écologique est avérée. La conjonction de la crise sociale et de la crise écologique l’est encore davantage. La pensée sur cette conjonction souffre, quant à elle, d’un face à face aussi stérile conceptuellement que désespérant stratégiquement. D’un côté, les discours et les opportunités pour une croissance économique verte, inclusive, voire pour une finance verte, se multiplient en vidant le message écologique de sa portée subversive. On laisse croire à la capacité du marché à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à protéger la biodiversité, à réduire la pollution, à économiser l’eau, dès lors qu’on permettra au marché de fixer des prix censés conduire au meilleur état possible de la planète. Pendant ce temps, la spéculation bat son plein sur le cours des matières premières, la « valorisation des écosystèmes » devient un nouvel eldorado, l’eau devient un actif financier tandis que l’ONU se penche sur la « valeur de l’eau »[1], et les financiers se félicitent que l’année 2021 se présente comme « l’année des obligations vertes ». Plein cadre pour fustiger « l’écologie punitive », orchestrer un greenwashingpermanent ou délégitimer les marches pour le climat.
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