RSA
INTERVIEW Député PS des Landes, Boris Vallaud a répondu aux questions de « 20 Minutes » sur la proposition de loi dont il est le rapporteur et qui sera examinée ce jeudi à l'Assemblée
« La société ne veut pas laisser tomber la jeunesse. » Fort de cette conviction, et alors que les questions liées à un revenu universel suscitent de plus en plus d'intérêt chez les responsables politiques en raison de la crise économique et sociale liée à l’épidémie de coronavirus, les députés socialistes ont fait inscrire à l’ordre du jour de l'Assemblée nationale, ce jeudi, leur proposition de création d’un « minimum jeunesse ».
Défendue notamment par Boris Vallaud, député des Landes et coauteur du texte, elle vise notamment à réformer le RSA et la prime d’activité pour donner naissance à un « revenu de base » accessible à partir de 18 ans, contre 25 ans aujourd’hui pour le RSA.
LCP - L'Assemblée rejette le "minimum jeunesse" proposé par les députés socialistes
Les députés n'ont pas adopté jeudi la proposition de loi socialiste "relative à la création d’une aide individuelle à l’émancipation solidaire". Ce texte proposait notamment de créer un revenu de base versé dès l'âge de 18 ans.
L'Assemblée nationale n'a pas donné son feu vert, jeudi, à la tentative du groupe "Socialistes" de créer un "revenu de base inconditionnel". Les élus PS ont défendu sans succès, dans le cadre de leur niche parlementaire, leur proposition de loi "relative à la création d’une aide individuelle à l’émancipation solidaire". Face à l'impasse constatée, ils l'ont finalement retirée avant même que son examen ne soit achevé.
Le texte, présenté par le député Boris Vallaud, avait pour objectif de répondre à la "détresse" et aux "appels au secours" d'une partie de la jeunesse, durement touchée par la crise. "La jeunesse s'enfonce dans la précarité et a le sentiment, parfois, de l'indifférence des adultes", a expliqué l'élu des Landes.
HIDALGO
Paris Match - Anne Hidalgo rêve d'un nouveau climat à gauche
La maire de Paris et cinq femmes issues du PS et de l’écologie posent symboliquement au Trocadéro pour critiquer l’insuffisance du projet de loi sur l’environnement... Et préparer 2022.
Elles n’ont pas craint de braver le froid polaire parisien (– 4 °C samedi dernier) pour promouvoir une façon plus efficace de lutter contre le réchauffement climatique. Elles n’ont pas été découragées non plus par la désertion de leurs collègues masculins attendus pour immortaliser cette équipe de l’écologie et de la gauche.
LOI SUR LES PRINCIPES REPUBLICAINS
La balle est bientôt dans le camp du Sénat. L’examen en première lecture du projet de loi confortant les principes républicains va faire l’objet d’un vote solennel à l’Assemblée nationale mardi 16 février. Les socialistes emmenés par la députée Valérie Rabault pourraient s’abstenir. Le groupe PS du Sénat pourrait aller plus loin, en s’opposant frontalement. « Il est fort probable que nous votions contre ce texte », a prévenu leur président Patrick Kanner. Le chef de file du groupe socialiste, écologiste et républicain du Sénat était l’invité d’Audition publique, ce 15 février 2021, sur Public Sénat, LCP-AN, en partenariat avec Le Figaro.
LOI CLIMAT
Les Echos - Projet de loi climat : pour le Cese, le compte n'y est pas
Dans son avis rendu public ce mercredi, le Conseil économique, social et environnemental juge que le texte n'est pas à la hauteur des engagements pris par la France en matière de lutte contre le dérèglement climatique.
Le projet de loi « Climat et résilience » issu des travaux de la Convention citoyenne pour le climat est-il à la hauteur des enjeux ? L'avis présenté ce mercredi par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) n'est que consultatif mais il est tranché. Et la réponse est « non ». « A ce jour, au vu des propositions du projet de loi, le compte n'y est pas », a ainsi regretté Michel Badré, l'un des rapporteurs de l'avis. Il faudra un changement plus profond, selon lui.
Les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat qui seront présentées en conseil des ministres n’ont que peu à voir avec les intentions de leurs auteurs. Les lobbys pro-industriels, en une offensive tardive mais intense, se sont chargés de les nettoyer, avec l’appui d’un État connivent
Avion, automobile, agro-business, publicitaires... Le rouleau compresseur des lobbys a réussi à vider de toute substance le projet de loi censé donner suite à la Convention Citoyenne pour le Climat. Accès privilégié aux décideurs, études biaisées, marketing vert, guerre des mots dans les médias et mobilisation de complices au cœur même de l’État... Premier volet d’une enquête sur la force de frappe déployée par les industriels pour tuer les propositions des « citoyens », à lire aussi sur notre Observatoire des multinationales.
EMPLOI
Pour une garantie à l’emploi vert par Institut Rousseau et Hémisphère Gauche, le 7 février 2021
Le chômage est une épreuve. Pour qui est privé d’emploi, sa prolongation constitue une expérience d’autant plus difficile que le travail utile à la société est inépuisable. Comment qualifier une société qui condamne des millions de gens à « l’inutilité » ? Comment accepter un phénomène de marginalisation sociale à grande échelle ? L’habitude du chômage nous fait parfois oublier à quel point il est une absurdité. Le chômage, au sens moderne du terme, est la privation d’un emploi salarié. Il naît avec l’essor du salariat et les premières crises du capitalisme industriel au XIXème siècle. Il se «massifie » au crépuscule des Trente Glorieuses, pour atteindre des taux oscillant entre 7 et 11 % de la population active française. Aucun gouvernement n’en est venu à bout.
Nous nous accommodons trop souvent du chômage de masse. Il ne serait, finalement, qu’une variable d’ajustement douloureuse en période de crise, le pendant négatif d’un modèle économique par ailleurs vertueux. En dépit de sa nécessité, l’assurance chômage contribue à entretenir cette apparence de normalité. Comme son nom l’indique, elle assure les personnes contre un nouveau risque créé par la société industrielle. Pourtant, le chômage de longue durée provoque la dissolution du lien social. En France, il est plus élevé que la moyenne des pays développés.
PROPORTIONNELLE
La Croix - La proportionnelle est-elle encore possible pour les législatives de 2022 ?
Analyse
Après François Bayrou, plusieurs chefs de partis mènent une offensive pour tenter d’instaurer la proportionnelle aux prochaines élections législatives, dans un an.
La proportionnelle suscite des talents d’écriture. Dans le sillage de François Bayrou (MoDem), Julien Bayou (Europe Écologie-Les Verts), Marine Le Pen (Rassemblement national), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Laurent Hénart (Mouvement radical) ont tous écrit à Emmanuel Macron, cette fin de semaine, pour demander l’introduction de la proportionnelle aux élections législatives prévues en juin 2022.
REVENU UNIVERSEL
Jean-Marie Harribey - Des idées neuves (1) ? Le revenu universel, saison 1, 2 , 3, 4…
Un an de pandémie Covid-19. Et à un an d’une campagne présidentielle. La première n’a tenu aucune de ses promesses de « nouveau monde ». La seconde est en passe de tenir toutes les siennes pour maintenir l’ancien monde. La droite patine à proposer mieux que ce qu’a fait le président Macron pour glisser inexorablement vers la satisfaction des riches et la stigmatisation des pauvres. Et la gauche nous offre un spectacle qui remplace merveilleusement l’arrêt subi par le monde de la culture à cause de la pandémie ! Il ne faut donc pas s’étonner que l’éclatement des forces politiques dites de gauche fasse écho à la dispersion intellectuelle constatée sur des sujets clés mis en exergue par la crise que nous traversons. On doit d’ailleurs dire que la réciproque est tout aussi réussie : la dispersion intellectuelle est la face inverse de l’impuissance politique à proposer un programme de transition démocratique autour du social et de l’écologie.
À plusieurs reprises dans ce blog, je suis venu apporter mon grain de sel et l’ai répandu sur des plaies toujours ouvertes, ce qui bien sûr ne peut qu’aviver celles-ci. J’en suis désolé, mais que faire pour attraper quelque bouée de sauvetage intellectuel dans un océan de propos désordonnés, voire contraires aux éléments les plus basiques du savoir constitué ?
PANDEMIES
Les Economistes atterrés : Benjamin Coriat dans l'Humanité du 12 février
Comment sortir du "nouvel état permanent" des crises sanitaires et climatiques. A l'aune de son dernier ouvrage La pandémie, l'Anthropocène et le bien commun, Benjamin Coriat, membre des Economistes atterrés, explique dans un entretien accordé à L'Humanité pourquoi nous sommes entrés dans l’âge des pandémies à répétition. Dans ce contexte, une nécessaire bifurcation, portée par le mouvement des biens naturels accessibles, forêts, pôles, mers…, permettra de faire face au double défi du climat et de la santé.
De nombreux chercheurs défendent l'idée d'un confinement immédiat, sans attendre une possible saturation des hôpitaux. Cette mesure de courte durée permettrait de réduire le nombre de cas, et rendrait plus efficace le traçage des porteurs du virus et de leurs cas contacts.
L'émergence de nouveaux variants a relancé le débat : faut-il se contenter de circonscrire et d'atténuer l'épidémie de Covid-19 – avec la volonté de ménager l'activité économique et préserver la santé psychologique des Français – ou bien faut-il mettre en place des mesures bien plus fermes dans une logique de suppression ? La première stratégie nécessite une adaptation très rapide des mesures à la situation sanitaire ("stop and go"), tout en tolérant un certain seuil de circulation du virus. La seconde envisage des mesures drastiques par anticipation, sans attendre une flambée dans les services de soins intensifs, ainsi qu'un traçage très étroit des cas à l'aide de différents outils. Dans Le Monde, un collectif de médecins, économistes et politistes signe une tribune et plaide pour cette solution.
Libé - Zéro Covid : pour une stratégie sanitaire d’élimination du coronavirus
LA VILLE
À propos de : Gilles Pinson, La ville néolibérale, Puf
Comment le néolibéralisme modifie-t-il notre espace ? Depuis un demi-siècle, une nouvelle géographie du capital entraîne la mise en concurrence des territoires, la financiarisation de l’immobilier, la gentrification des villes et l’éviction des classes populaires.
Le néolibéralisme a profondément altéré la manière dont les grandes villes et les territoires se fabriquent et se vivent depuis cinquante ans. Le passage d’une société fordiste et keynésienne à un monde sous l’influence de Milton Friedman et des monétaristes n’a pas été sans effet sur le cadre de vie. C’est au décryptage de ce nouveau système que s’est attelé Gilles Pinson dans son ouvrage, s’intéressant plus aux cadres économiques théoriques de production qu’à la forme architecturale.
SEPARATISME
Le Monde - Le délit de « séparatisme » voté par l’Assemblée nationale
Cinq ans d’emprisonnement pourront notamment être requis pour toute personne menaçant, violentant ou intimidant un élu ou un agent du service public dans le but de se soustraire totalement ou partiellement aux règles des services publics.
L’Assemblée nationale unanime a donné, jeudi 4 février au soir, son feu vert au nouveau délit de « séparatisme », une des mesures phares du projet de loi « confortant le respect des principes de la République », voulu par Emmanuel Macron. Au quatrième jour d’examen de ce texte qui entend lutter contre l’islamisme radical, les députés ont adopté son article 4 par 130 voix pour et 4 abstentions.
JEUNES
Jean Gadrey - Jeunes : galère et désir de rupture
Le texte qui suit a été publié comme courte tribune dans le numéro du 13 janvier 2021 de l’hebdomadaire Politis, que j’apprécie de plus en plus. C’était donc il y a presque un mois, et on ne parlait pas encore beaucoup de ce drame national. Depuis, fort heureusement, ce n’est plus le cas, parce que divers réseaux et mouvements se sont mobilisés. Politis a d’ailleurs publié dans son numéro du 4 février un dossier édifiant sur « la grande détresse » des étudiant.e.s. Mais pour l’instant les « responsables » politiques sont, une nouvelle fois, aux abonnés absents ou très loin derrière.
Je n’ai rien changé au texte publié, à l’exception d’une référence à un sondage récent que j’ai ajoutée à la fin de ce billet. Je compte revenir sur cet enjeu de société, pour l’instant un drame social sans explosion, de façon plus approfondie que dans une tribune de 3200 signes. Voici cette tribune.
ACTION PUBLIQUE
Terra Nova - Baromètre des résultats de l’action publique : la France des pistes cyclables
Le baromètre des résultats de l’action publique donne aux acteurs locaux et aux citoyens des instruments d’évaluation et de comparaison. Malgré quelques interrogations méthodologiques, ce baromètre est un formidable outil pour observer les disparités entre territoires et essayer de les comprendre. En utilisant les données mis à disposition (en open data) et en les croisant avec des statistiques nationales ou des résultats d’enquête, Terra Nova proposera, dans une série de notes, des analyses et des explications sur différentes politiques. Le premier cas d’étude est le déploiement du plan vélo, pour mieux cerner ce qu'est la France du vélo et des pistes cyclables. L'analyse de Clara Pisani-Ferry, chargée d'études de Terra Nova et Alice Tattevin, stagiaire chez Terra Nova est à retrouver ci-dessous.
PATRIMOINE
Le patrimoine universel, d’une idée confidentielle à un impératif progressiste au 21e siècle
2020, annus horribilis pour les inégalités
L’année 2020 a mis en relief des fractures obscènes entre ceux qui ont pu s’enrichir et ceux qui ont plongé dans l’indigence. Mais elles ne sont pas nouvelles, ainsi que semblaient l’indiquer les mouvements de colère de ces dernières années, et affectent particulièrement la jeunesse, les plus pauvres en France ayant pour moitié moins de 30 ans. Dans le détail, la moitié des jeunes de 18 à 24 ans qui ne vivent pas chez leurs parents disposent de moins de 939 euros par mois, et les 10 % les plus pauvres ont au maximum 365 euros mensuels[1]. Par contraste, le « 1% » des Français les plus aisés empochent des revenus mensuels s’élevant à 6 650 euros après impôts et prestations sociales et le « 0,1% », 14 858 euros, l’Hexagone étant « le pays où le 1% le plus aisé a le niveau de vie le plus élevé » en Europe, Suisse exceptée[2].
IMPRESCIPTIBILITE
Libé - L’imprescriptibilité créerait plus de désillusions auprès des victimes
« Zozo de la République » ou « vrai lanceur d'alerte » ? « Philosophe mythomane » ou « citoyen laïque jusqu’au bout des ongles » ? À moins que ce soit les deux en même temps ou alternativement ? L’affaire n’est pas simple à dénouer. Pourtant, ça n’empêche pas notre pays de se déchirer depuis dix jours entre pro et anti sur le cas de Didier Lemaire, professeur de philosophie désormais démissionnaire de l’Éducation nationale exerçant au lycée de la Plaine de Neauphle à Trappes. Un établissement de 650 élèves où les résultats au bac frôlent chaque année les 90 % de réussite. Et une commune, aussi, qui, il faut bien le dire, n’a rien d’un territoire apaisé de la République et a vu plusieurs de ses habitants rejoindre la zone irako-syrienne.
CALLOUT
Neon - Pureté militante, culture du « callout » : quand les activistes s’entre-déchirent
Des mécaniques brutales de dénonciation et de mise au ban font des ravages au sein de milieux militants progressistes. Témoignages sur un fléau longtemps tabou.
Elle est étudiante et souhaite s’engager pour la première fois dans l’association dont je suis membre*. Au téléphone, elle tourne autour du pot, hésitante, comme tourmentée. Et finit par admettre qu’elle a très peur de mal s’exprimer. De ne pas employer les mots justes. De ne pas savoir. Sa crainte a étouffé jusqu’ici ses envies d’engagement. Tandis que je tente de la rassurer, je lis dans son angoisse la confirmation d’un phénomène que j’observe depuis que j’ai l’œil sur les mouvements de défense de la justice sociale : une forme d’intransigeance affichée, propre à inhiber ou décourager certaines bonnes volontés. Une course à la pureté militante qui fait des ravages.
We Culte - Le spectacle vivant s’empare du numérique pour faire vivre la culture Par Yves Le Pape