En parlant de « racisme d’État », une association antiraciste comme le MRAP ciblait des dispositifs juridiques et institutionnels explicites, appelait l’État à infléchir sa politique et à stopper certaines dérives. La pensée décoloniale procède aujourd’hui de façon exactement inverse. Elle postule un racisme impulsé par le haut, manifeste mais aussi souterrain, imprégnant les structures étatiques. Ce racisme est perçu comme intrinsèquement lié à l’universalisme dont se prévalent les institutions françaises – mais qui ne serait rien d’autre qu’un ethnocentrisme – et à l’histoire coloniale, ruisselant sur l’ensemble de l’édifice républicain, son administration, ses serviteurs. Ce faisant, les militants actuels ne laissent pas d’échappatoire à la République, réduite à un système qui ne peut être appréhendé que dans sa globalité, et dont ils visent directement les fondements et les fondamentaux.
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