A LA UNE : ANDRE GORZ
Avec le documentaire « Lettre à G. — Repenser notre société avec André Gorz », quatre jeunes gens se sont improvisés réalisateurs pour nous parler du pionnier de l’écologie politique en France. Son projet de refondation sociale et écologique — la « civilisation du temps libéré » — ouvre des perspectives enthousiasmantes.
Imaginez une société où l’on vivrait mieux qu’aujourd’hui, de façon plus libre, plus détendue, plus riche de sens. Une société où l’on travaillerait moins, et où il serait possible de développer plusieurs activités : devenir musicien, jardinier, créer un habitat collectif… ou tout autre chose que le temps libre nous permettrait de concevoir. Il y a tant de « vraies richesses » relationnelles, spirituelles, manuelles… à vivre, au lieu « d’épuiser sans joie nos forces à produire ce que, entre le métro et le dodo, nous espérons trouver le temps d’user », disait en substance André Gorz (1924-2007), qui écrivit une quinzaine de livres au croisement de la critique sociale, de la philosophie et de l’écologie politique.
GIRONDIN ?
Nous avons retrouvé Benjamin Morel dans un café à proximité de l’Assemblée nationale. Trentenaire, il est maître de conférences en droit public à l’Université Paris II Panthéon Assas et docteur en science politique à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay. Tandis qu’Emmanuel Macron compte mettre en pratique son « pacte girondin » à travers la loi 3D (différenciation, décentralisation, déconcentration), nous avons souhaité interroger Benjamin Morel sur les raisons pour lesquelles celle-ci contrevient à l’esprit d’une République une et indivisible et menace l’édifice républicain tout entier. Entretien réalisé par Antoine Cargoet, retranscrit par Dany Meyniel.
PS
Libé - Le premier secrétaire du PS demande la tête du premier flic de France
Olivier Faure demande une convocation de Christophe Castaner à l'Elysée après les propos qu'il a tenus sur sa vie privée mercredi sur France Inter.
Une nouveauté : la salle de presse des Quatre-Colonnes, à l’Assemblée nationale, est pleine à craquer pour un socialiste. Des caméras, des stylos et des micros. La foule attend l’arrivée du premier des socialistes. Olivier Faure se pointe à 15 heures. Le regard est sombre et les mains derrière le pupitre. Pourquoi ? La faute à un ministre…
Le Figaro - À un mois des municipales, le PS pâtit d’une très mauvaise image
Selon une étude Odoxa pour Dentsu Consulting, Le Figaro et Franceinfo, 74% des Français pensent que le parti à la rose pourrait disparaître du paysage politique.
Malgré ses tentatives pour se redresser, le PS reste aux yeux de l’opinion dans une très mauvaise posture. À un mois des élections municipales, les Français sont 74% à penser qu’il pourrait disparaître du paysage politique. Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo, la prévision de sa disparation est aussi faite par les trois quarts des sympathisants de gauche (71%), ses électeurs naturels de second tour, et par 64% des sympathisants socialistes, sa base électorale de premier tour...
VENTE DES TERRES
Fondation Jean Jaurès - L’UE contre le moratoire sur la vente des terres
Suite à la note d’Olena Makarenko publiée le 7 février dernier, la Fondation et L’Ukraine est notre voisin proposent une analyse d’Halya Coynash sur la position de l’Union européenne, via la Cour européenne des droits de l’homme, concernant la réforme foncière en Ukraine. Membre du Groupe de Kharkiv pour la protection des droits de l’homme (KHPG), Halya Conyash publie régulièrement en anglais sur le site du KHPG et s’est imposée comme une des meilleures sources sur la situation des droits de l’homme en Ukraine.
En décembre 2018, les législateurs ukrainiens avaient prolongé jusqu’au 1er janvier 2020[1] l’interdiction, très controversée, de vendre des terres agricoles. Et ce malgré la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a jugé que ce moratoire violait les droits de propriété des Ukrainiens, et bien que la Cour de Strasbourg ait clairement annoncé que de lourdes indemnités seraient à payer quand sa patience serait à bout.
EN ALLEMAGNE
Le vent se lève - Extrême-droite et libéraux main dans la main en Allemagne
Le 5 février 2020 restera marqué d’une pierre noire dans l’histoire de l’Allemagne. Ce jour-là, Thomas Kemmerich, à la tête du petit parti libéral FDP, partenaire allemand de La République En Marche, est élu ministre-président de la Thuringe. Il n’avait obtenu que 5 % des suffrages lors des élections et doit sa victoire au ralliement des conservateurs de la CDU mais surtout… de l’extrême-droite de l’AfD. Un parti où foisonnent militants et dirigeants fascisants ou néo-nazis. Si la coalition est rapidement rompue, l’indignation est immédiate et massive : pour la première fois dans l’histoire de l’Allemagne moderne, des membres de l’establishment politique ont pactisé avec l’extrême-droite pour arriver au pouvoir. Un scénario qui, ailleurs dans l’Union européenne, n’a rien de novateur et commence même à se banaliser…
MICHEL PERALDI
France Culture - La politique de terrain
Dans un contexte de défiance envers les politiques, la figure du maire et l’action municipale restent investies du sens concret de la démocratie.
Dans les pages idées de Libération, le sociologue Michel Peraldi, co-auteur de Marseille en résistances (La Découverte) souligne le rôle nouveau des collectifs citoyens, et leur relative impuissance à prendre leur place dans les élections municipales. Pour lui, « c’est le politique qui a échoué à les intégrer ». Le Printemps marseillais, par exemple, « a tenté une fusion entre les luttes urbaines et ce qui restait des partis ». Lesquels « ont en partie capté des individus » mais pas « l’énergie du mouvement ». Pourtant ce collectif a tout de même réussi à imposer « la charte du relogement, avec l’Etat ». Ainsi, « la question de l’habitat indigne sera quand même dans la campagne. »