La référence au « modèle nordique » est une constante de la politique français particulièrement remise au goût du jour par Emmanuel Macron avec la réforme des retraites. Mais la comparaison des systèmes sociaux montre de profondes différences entre la France et la Suède.
En 2018, Alain Lefebvre publiait un livre au titre pour le moins surprenant : « Macron le Suédois ». L’auteur y soumettait de supposées inspirations nordiques du nouveau président (en réalité, plus souvent celles de certains de ses conseillers économiques attitrés) au test d’une analyse comparée avec certaines politiques menées en Scandinavie ces dernières décennies. Les ambitions de Macron dans les domaines de l’emploi, de la formation, des transports ou des retraites, par exemple, peuvent-elles être considérées utilement à l’aune des réformes entreprises en Suède ou au Danemark ? Ce benchmarking nordique est-il fondé, bien informé et susceptible d’apporter des réponses aux dilemmes du réformisme macronien, au confluent de la droite et de la gauche ? Alain Lefebvre, formé à l’ENA et longtemps conseiller social pour la diplomatie française en Europe du Nord, a une bonne expérience de ces pays. Il avait déjà publié un ouvrage en collaboration avec la sociologue Dominique Méda en 2006, dans un genre similaire, et qui s’intitulait « Faut-il brûler le modèle social français ? » (Seuil). La réflexion y croisait déjà les problématiques du marché du travail en France et en Scandinavie afin de voir ce qui pouvait être adapté, en particulier sur le marché de l’emploi et du point de vue de l’égalité de genre.
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