Pourquoi ? Pourquoi le gouvernement a-t-il fait adopter cette réforme de l’assurance-chômage, qui entre en vigueur ce vendredi 1er novembre, alors que celle-ci va frapper de plein fouet les plus fragiles de nos concitoyens ? Est-ce parce qu’il constate que la politique de l’offre, poursuivie au prix d’un « pognon de dingue » investi dans la transformation du CICE en allègement de cotisations sociales, ne produit pas le choc espéré sur l’emploi ? Est-ce parce que, malgré la suppression de l’ISF et la mise en place d’une « flat-tax » sur le capital, le ruissellement promis n’opère pas ? Que l’ « argent magique » déversé dans les poches des plus riches n’a pas produit de sursaut en terme d’investissement et d’emploi ?
Toujours est-il qu’à la lumière de l’entrée en vigueur de cette réforme, l’acte 2 du quinquennat ressemble furieusement à l’acte 1. S’estimant probablement incapable d’offrir une solution politique au problème du chômage, voilà que le gouvernement a lâchement préféré s’en prendre directement aux chômeurs. Car c’est bien un matraquage en règle des demandeurs d’emploi qui s’annonce dès le 1er novembre, « une tuerie », pour reprendre les mots du secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
Rappelons en effet que, selon la note d’impact de l’Unedic dévoilée le 24 septembre dernier, un chômeur sur deux verra, avec l’entrée en vigueur des nouvelles règles de calcul des droits puis du nouveau barème d’indemnisation, son inscription refusée, ses droits rognés ou son indemnisation fortement diminuée. Une baisse de 27 % en moyenne qui pourra aller jusqu’à 50 % dans certains cas. Ce nouveau calcul des droits n’entrera toutefois en vigueur que le 1er avril, soit 10 jours après le second tour des élections municipales, ce qui tient probablement du plus parfait hasard !
Le Parti socialiste condamne une nouvelle fois la violence que cette réforme représente pour les travailleurs les plus fragiles et les plus précaires de notre pays, ceux qui peinent à se maintenir durablement dans l’emploi. Désignés à la vindicte populaire comme responsables de leur triste sort, ce sont eux qui paieront le plus lourd tribut à cette réforme, alors que de nombreuses études montrent, au contraire, qu’une bonne indemnisation permet de maintenir l’intégration dans la société des personnes concernées et donc de retrouver plus facilement un emploi.
Conscient des effets désastreux de sa réforme, le gouvernement a donc choisi de supprimer l’Observatoire national de la pauvreté ! Ne voulant traiter la fièvre, il a préféré casser le thermomètre. À l’heure où cette réforme va mécaniquement diminuer le nombre de chômeurs indemnisés, le Parti socialiste appelle enfin tous les observateurs à ne pas être dupes de cet artifice statistique et d’être extrêmement vigilants face aux chiffres qui ne manqueront pas d’être brandis par le gouvernement.