Il a ausculté les stars, l’Europe, la culture de masse, la nature, la mort. À inventé les « yéyés », la « politique de civilisation » et la « sociologie du présent ». On lui doit aussi un livre indémodable sur la grande illusion du communisme, Autocritique, une émouvante autobiographie familiale, Vidal et les siens, et, bien sûr, la monumentale Méthode, son œuvre majeure, où Edgar Morin se fait aventurier de la pensée complexe, pour mieux relier les savoirs et « englober au lieu de séparer ». Partir à l’abordage de tant de thèmes, explorer tant de mondes en aurait effrayé plus d’un, mais Edgar Morin est ainsi : il aime « braconner le savoir », comme il dit, railler les frontières et les étiquettes. Rencontre avec ce héros de la Résistance et insatiable « omnivore culturel », qui vient de fêter ses 98 ans et publie cet automne Les souvenirs viennent à ma rencontre, son dernier livre de Mémoires.