Pourquoi avoir recours à l’exorcisme, à sa force de conjuration des malédictions? - tel Henri Michaux qui ressuscite face aux malheurs de la guerre, entre 1940 et 1944, cette forme de résistance de l’esprit, et tel Pierre Rosavallon face aux périls et aux désenchantements de la démocratie en 2018?
Comment armer efficacement notre volonté, dépasser notre sentiment rampant d’impuissance? Comment articuler le temps long de l’histoire de l’émancipation avec ses progrès et ses promesses non tenues et celui court de la rupture du laboratoire politique et philosophiques des année post 1968, alors que les débats autour de la commémoration du cinquantenaire des événements de mai nous agitent ou nous stimulent?
Pierre Rosanvallon, titulaire de la chaire Histoire Moderne et Contemporaine du politique propose de retrouver "le chemin des enthousiasmes et des explorations de 1968 à nos jours", de s’inscrire "à rebours d’un "fatalisme morose et désabusé", comme il le disait en ouverture de sa série sur deux ans intitulée « Les années 1968-2018 : une histoire intellectuelle et politique. »