Cela a été dit, redit. Le mouvement des gilets jaunes est protéiforme. Il agrège les insatisfactions, les colères d’une époque. Il n’a pas de tête et peu de représentation fédératrice. Cela n’interdit pas de développer des analyses transversales autour de l’identité du mouvement : la défiance à l’égard des élites, la marginalisation d’une France périphérique vis-à-vis du processus de décision démocratique, et la question bien concrète des fins de mois, qui renvoie à toutes les formes de précarisation et de fragmentation du travail et leurs effets collatéraux sur la retraite. [...]