La mobilisation populaire qui a poussé à l’abandon de l’A45 symbolise l’envie citoyenne de voir éclore une société davantage centrée sur le monde rural et le «mieux vivre».
L’autoroute aurait traversé ses champs. Sur les cartes, le tracé du ruban de goudron filait à travers les collines des Monts du Lyonnais et coupait en deux l’exploitation de Jean-Luc, agriculteur bio, dont les terres sont perchées entre 300 et 400 mètres d’altitude. «J'aurais eu 10 hectares sur 250 mangés par l'autoroute. Le passage des véhicules aurait pollué mes récoltes et enfin l'exploitation aurait été divisée en deux par l’axe routier», raconte t-il à l’abri de son hangar où sont garés ses tracteurs. En ce jour froid de novembre, une pluie glacée s’abat sur la ferme.
Comme Jean-Luc, ils ont été des centaines d’opposants à sauter de joie à l’annonce officielle, au mois d’octobre, de l’abandon du projet de l’A45, une autoroute qui devait relier Lyon à Saint-Etienne pour désengorger le trafic de l’A47. Un axe vétuste, sinueux et très emprunté qui traverse les reliefs qui séparent les départements du Rhône et de la Loire.
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