GILETS JAUNES : CEUX QUI CONDUISENT VS. CEUX QUI NOUS CONDUISENT
Telle une alerte météo mettant les départements, les uns après les autres, en vigilance orange ou rouge, la journée de mobilisation des « gilets jaunes », se prête déjà à toutes les spéculations. Les agités du blocage attisent l’espoir d’une tempête révolutionnaire quand les docteurs en mouvements sociaux officiels ironisent déjà sur cette bourrasque sans lendemain. Pourtant, à la veille de la manifestation, bien malin qui peut prédire, sans se tromper, l’ampleur du mouvement, son impact ou sa durée. Au risque d’être démentis par les événements, regardons cette mobilisation – dont le foisonnement sur les réseaux sociaux est déjà un enseignement – avec les lunettes de l’analyse politique, la seule qui vaille à ce stade.
L’élection d’Emmanuel Macron restera comme le moment d’une bascule ; elle est autant l’aboutissement d’une transformation de la société française que son entrée dans un autre moment de son histoire. De ce point de vue, le mouvement des « gilets jaunes » finit de révéler ce qui n’était pas encore tout à fait perceptible en mai 2017. A nos yeux, ce mécontentement condense les contradictions nées de la situation politique du printemps électoral ; il en est à la fois son prolongement et sa récusation, le rejeux et le rejet. Trois traits au moins nous semblent devoir être soulignés.
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