La saga des intellectuels français est une somme : en 1196 pages (en deux volumes) , il pose bien-sûr de très nombreuses questions et promet maints effets, à la fois du côté de l’histoire et du côté de la philosophie . Elles renvoient essentiellement à la conception de l’histoire du présent, de l’histoire culturelle, de l’histoire des intellectuels, ainsi qu’à l’analyse nécessaire de la posture des intellectuels devant leur histoire – pour ne pas parler de la manière dont les intellectuels sont pris pour objets à partir de leur histoire récente.
Sur ce plan il faut admettre, avec François Dosse, que la notion d’intellectuel – peu théorisée dans son extension et sa compréhension – a d’abord été très valorisée avant d’être péjorée (et d’ailleurs on ne voit poindre son emploi au féminin qu’au fur et à mesure du déroulement de cette histoire). Quant à l’histoire des intellectuels, François Dosse en avait déjà abondamment justifié les cadres dans ses publications antérieures, consacrées à Cornelius Castoriadis, Gilles Deleuze et Félix Guattari, Paul Ricoeur, Michel de Certeau et bien d’autres. Le point de départ de cette histoire est donc le moment inaugural de l’Après-Guerre, qui ouvre une période d’ébullition à laquelle la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’horizon communiste mettront fin plus ou moins brutalement (1989).
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