Dans ce court ouvrage , Kévin Boucaud-Victoire propose une synthèse des idées politiques d’Orwell. L’œuvre du romancier, en effet, est souvent envisagée d’un seul bloc comme une critique du totalitarisme. Cette critique est certes apparente dans La Ferme des animaux et 1984 ; cependant, on ne saurait réduire l’œuvre d’Orwell à ces deux ouvrages. De plus, le romancier se prête à des lectures partisanes et simplificatrices : à gauche comme à droite de l’échiquier politique, Orwell est souvent « récupéré » par ses commentateurs. La droite libérale voit ainsi en lui un pourfendeur du communisme stalinien, en oubliant la radicalité de ses positions et le fait qu’Orwell était socialiste – sympathisant du mouvement travailliste anglais et anti-impérialiste. Quant à la gauche, stalinienne ou progressiste, elle a reproché à Orwell son attachement aux traditions et l’a accusé d’avoir dénoncé aux autorités anglaises des militants communistes. S’il est vrai qu’Orwell a dénoncé le totalitarisme stalinien – au point que La Ferme des animaux, satire virulente de la révolution bolchévique, a été publiée difficilement – il n’en a pas moins critiqué le capitalisme et construit son œuvre comme une défense des opprimés.
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