On pointe souvent le défaut de représentativité de nos démocraties électorales. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’on nomme « représentation ». M. Revaut d’Allonnes, en soulignant la polysémie du terme, engage une réflexion indispensable pour la refondation de notre système politique.
L’ouvrage de Myriam Revault d’Allonnes, s’ajoutant à une littérature déjà vaste consacrée à la représentation politique, entend porter sur elle le regard décentré de la philosophie. Les thèses générales énoncées dans l’introduction, et qui sont présentées par la quatrième de couverture comme une surprise réservée au terme du parcours, ont cependant déjà été mises en lumière par plusieurs études : la bonne représentation, au sens d’une parfaite concordance entre représentants et représentés, n’a probablement jamais existé [1], la représentation a pris la place de l’incarnation ancienne [2], elle a partie liée avec la perte de substance de la communauté politique propre à la Modernité, la société moderne n’accédant dès lors à elle-même que sur le mode de la non-coïncidence à soi [3], ou encore la représentation est affaire de présence et non pas seulement de figuration [4]. C’est donc au premier chapitre qu’il faut se reporter pour que s’annoncent des aperçus originaux sur la représentation.
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