Par Uri Savir (Chef de la délégation israélienne lors de la négociation des accords d'Oslo signés le 13 septembre 1993)
Au début des années 1990, avant le lancement du processus de paix israélo-palestinien de mai 1993, j'étais engagé dans des échanges diplomatiques fréquents avec l'Elysée et le Quai d'Orsay. J'informais mes interlocuteurs de la politique du duo Itzhak Rabin-Shimon Pérès, le premier étant le chef du gouvernement et le second dirigeant le ministère des affaires étrangères. Ils étaient décidés à mener une politique de paix avec les Palestiniens. Les Français, eux, voulaient combler le fossé abyssal qui s'était creusé entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). La politique moyen-orientale de François Mitterrand avait trois composantes. La première, une affinité étonnamment forte du président français avec Israël, patrie du peuple juif de par son ascendance biblique. La deuxième, une tonalité résolument, catégoriquement opposée à la poursuite de l'occupation par Israël des territoires palestiniens conquis durant la guerre de 1967. La troisième, une conviction, venant d'un pays architecte de la Communauté européenne, que la paix supposait aussi un appui au développement économique de la région.
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