Robert Salais, économiste, directeur du laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l'économie (IDHE), Ecole normale supérieure de Cachan.
Notre hypothèse est que le projet européen se fixe comme objectif d'aller à la rencontre des aspirations fondamentales des Européens à une vie et un travail meilleurs.Si, d'aventure, il n'en était plus ainsi (et cette conviction est largement partagée), notre propos est inutile et n'a pas besoin d'être lu. Si, en revanche,l'hypothèse demeure crédible, l'approche par les capacités, tirée des travaux d'Amartya Sen, mérite l'intérêt le plus grand pour réfléchir et mettre en oeuvre une pratique politique nouvelle de l'Europe.Grandissantes à mesure des obstacles qu'elles rencontrent sur leur chemin, ces aspirations soulignent le besoin d'un tel renouvellement. On peut les résumer en disant que chacun et chacune entend disposer réellement de possibilités de vie et de travail conformes à ce qu'il ou elle peut légitimement attendre d'une société développée, riche et hautement productive (ainsi que pouvoir exprimer ces aspirations dans les choix politiques). Comment, donc, structurer et faire avancer le projet européen en lui donnant comme objectif d'établir les conditions économiques, politiques et sociales rendant possible la satisfaction de ces aspirations ?
Robert Salais « Le projet européen à l'aune des travaux de Sen », L'Économie politique 3/2005 (no 27), p. 8-23.
URL : www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2005-3-page-8.htm.
DOI : 10.3917/leco.027.0008.