La décision du parquet de Chartres, le 2 août, de faire «libérer sans délai» trois condamnés à des peines de deux et trois mois d’emprisonnement ferme qui venaient d’être arrêtés à Dreux (Eure-et-Loir), au motif que la maison d’arrêt de Chartres était «pleine», est, incontestablement, une courageuse et juste décision. Décision qui d’ailleurs, n’est pas en contradiction flagrante avec la circulaire Taubira du 19 septembre 2012, prévoyant un aménagement de peine pour le condamné à moins de deux ans d’emprisonnement s’il n’est pas récidiviste et moins d’un an s’il l’est. Mais replaçons cette décision dans son contexte. Au 1er juillet, les prisons françaises comptaient 68 569 détenus pour une capacité «opérationnelle» de 57 325 places, soit un taux d’occupation d’environ 120%, selon les statistiques mêmes de l’administration pénitentiaire (taux plus élevé encore dans certains établissements : par exemple 150% à Nantes-Carquefou, 160% à Fresnes et… 240% à Nîmes).
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