La pensée de Robert Castel a marqué la sociologie française des trente dernières années. Un ouvrage collectif s’emploie à discuter des thèses et concepts proposés par ce sociologue de la marginalité. Il ressort des contributions rassemblées un héritage de critique sociale adossé à la pratique sociologique.
Si Robert Castel dit n’avoir jamais voulu fonder une École préférant « bricoler dans son coin » comme il aime à le dire, il n’en reste pas moins qu’il est incontestablement devenu une figure majeure de la sociologie hexagonale et une référence pour les chercheurs œuvrant sur l’emploi, la protection et les politiques sociales ou encore l’État. Aboutissement d’une décennie de travail, la sortie en 1995 de son maître et monumental ouvrage Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat a eu un impact tel qu’il est devenu presque immédiatement un « classique » de la sociologie contemporaine. Si sa réception a de loin débordé les seuls cercles savants, on ne compte plus les chercheurs qui y ont trouvé et y trouvent encore matière à penser pour alimenter leurs propres travaux et stimuler leur imagination sociologique. Depuis lors, Robert Castel a publié plusieurs ouvrages qui précisent et/ou approfondissent voir complètent certaines de ses hypothèses initiales. La nécessité se faisait sentir d’un bilan d’ensemble de la sociologie de Robert Castel, depuis ses premiers travaux sur la psychiatrie et la psychanalyse jusqu’à ceux consacrés à la « question sociale ». C’est précisément ce que propose cet ouvrage dirigé par Claude Martin, avec ces échanges entre Robert Castel et une quinzaine de chercheurs réunis autour de lui sur le thème général du changement et de la pensée du changement.
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