Défiance partout, confiance nulle part. Experts et dirigeants s’en inquiètent à longueur de discours : la confiance serait introuvable chez les Français. Ceux-ci se défieraient de tout, des politiques comme de leurs voisins, de l’Etat comme du capitalisme, de l’islam comme de la mondialisation économique. D’où l’ambition de « restaurer la confiance » – ambition si souvent réaffirmée qu’elle finit par signer son propre échec. Pourquoi la défiance l’emporte-t-elle dans notre vie collective, comme le montre encore une fois le baromètre du Cevipof publié jeudi dernier ?
La confiance n’est pas seulement une disposition mentale : elle est d’abord une relation aux autres, une action et un pari, travaillés par la possibilité de la tromperie, par la crainte de se « faire avoir ». C’est sur un double registre que se déploie la confiance : le registre des intérêts matériels et celui des intérêts moraux - notre dignité, ce qui nous fonde comme personne. On pourrait définir la confiance comme un échange : une relation entre confiance donnée et une confiance reçue.
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