De Cannes 1999 à Cannes 2016, “Rosetta” et “Moi, Daniel Blake” font débarquer la lutte des classes sur le tapis rouge. En 1999, le jury de David Cronenberg décerne un palmarès radical dont la Palme d’or, attribuée à “Rosetta” des frères Dardenne, vient enfoncer le “clou social”.
Dix-sept ans plus tard, une autre claque engagée s’invite sur la Croisette. Le jury de George Miller choisit cette fois de récompenser l’autre réalisateur social chouchou de Cannes. En décernant à l’Anglais Ken Loach la Palme d’or pour “Moi, Daniel Blake”, le festival délivre un message politique, pour une œuvre en colère, “militante, rude et sombre”, qui avait presque fait l’unanimité parmi les festivaliers et la presse internationale. Ou comment créer un curieux contraste entre les tenues de gala cannoises et la dureté des réalités sociales.