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La revue de presse du 17 au 23 septembre

A LA UNE

Fondation Jean Jaurès - La social-démocratie allemande est-elle de retour ?

Les Allemands partagent traditionnellement leurs voix entre deux blocs. Ce vote “stratégique” a pu favoriser des petits partis. On peut ainsi prendre l’exemple des libéraux du FDP, qui ont ainsi pu facilement dépasser le seuil des 5%, faire leur entrée au Bundestag et y endosser le rôle de faiseurs de roi dans les négociations de formation des coalitions.

Cependant, le jeu politique allemand s’est désormais spectaculairement complexifié. Les scénarios de formation de coalition sont cette fois-ci difficilement lisibles, ce qui complique la réflexion des Allemands au moment de décider de leur vote. Une difficulté qui touche même les électeurs les mieux informés. 

Cette complexification du jeu politique allemand s’explique en partie par le déclin du Lagerkampf, la “lutte des camps”. Il fut en effet un temps où la politique allemande se divisait entre un bloc conservateur – les chrétiens-démocrates de centre-droit de la CDU, les Bavarois de l’Union chrétienne-sociale (CSU) et les libéraux du FDP – et un bloc “progressiste” constitué des sociaux-démocrates du SDP et des Verts. Cette frontière s’est depuis largement brouillée : les deux derniers gouvernements ont été formés autour de “grandes coalitions” incluant à la fois la CDU/CSU et le SPD. Ces alliances contre-nature entre deux blocs idéologiques antagonistes ont pu donner à une partie de l’électorat des deux camps le sentiment d’avoir été trompé. 

PAUL QUILES

France Info - L'ancien ministre socialiste Paul Quilès est mort à l'âge de 79 ans

L'ancien maire de Cordes-sur-Ciel a également été député à plusieurs reprises, à Paris puis dans le Tarn.

Un poids lourd du socialisme s'en est allé. Paul Quilès, plusieurs fois ministre dans les années 1980 et 1990, notamment de l'Intérieur et de la Défense sous la présidence de François Mitterrand, est mort vendredi 24 septembre à l'âge de 79 ans, a annoncé sa fille, Emmanuelle Quilès. "Mon père s'est éteint ce matin à Paris. Il s'est battu jusqu'au bout comme il l'avait toujours fait dans sa vie pour les autres", a-t-elle ajouté. Sa mort avait été annoncée une première fois par erreur, mardi 21 septembre.

PARTI SOCIALISTE

Marianne - Olivier Faure largement réélu à la tête d'un Parti socialiste rénové

Le premier secrétaire du parti à la rose est reconduit dans ses fonctions après le vote de ses délégués. Alors qu'a débuté la campagne de la candidate à la présidentielle Anne Hidalgo, le Parti socialiste veut sortir neuf du chantier idéologique qui l'a occupé ces dernières années.

Il reste. Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste a été reconduit dans ses fonctions par les délégués, dans la nuit de jeudi à vendredi. Ultra-favori, il a emporté l'adhésion de plus de 73 % des votants (résultats sur 80% des bulletins dépouillés en toute fin de soirée, jeudi). Sans surprise : il y a une semaine, son texte avait totalisé 72,02 % des suffrages contre 27,98 % pour sa rivale Hélène Geoffroy la maire de Vaulx-en-Velin.

L'Obs - Le Parti socialiste veut être « la surprise » de la présidentielle

« Pour gagner et transformer ce pays, la gauche et l’écologie doivent se rassembler », a affirmé Olivier Faure, réélu premier secrétaire du Parti socialiste réuni en congrès à Villeurbanne.

Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, largement réélu samedi 18 septembre, a affirmé dimanche que son parti était « la surprise » de la présidentielle, appelant une nouvelle fois au « rassemblement de la gauche et de l’écologie » derrière le PS.

Dans son discours de clôture du 79e Congrès du PS à Villeurbanne, il a promis aux militants une campagne pour la présidentielle « comme nous n’en faisons plus depuis longtemps ».

L'Obs - PS: Le Foll critique le "refus" du débat et veut se présenter face à Hidalgo

Villeurbanne (AFP) - Le maire du Mans Stéphane Le Foll maintient sa candidature à l'investiture du PS pour la présidentielle, face à Anne Hidalgo, tout en critiquant un "refus du débat" au sein de son parti, indique-t-il au Journal du Dimanche.

La maire de Paris et le Premier secrétaire Olivier Faure, confirmé samedi à la tête du PS en Congrès à Villeurbanne (Rhône), "refusent le débat" mais "s'il n'y a plus de débat au sein du PS, c'est la mort du parti tel qu'il a existé", avertit M. Le Foll.

Le Monde - Olivier Faure réélu à la tête du Parti socialiste

Le député de Seine-et-Marne, grand favori à sa propre succession, a recueilli plus de 73 % des votes face à Hélène Geoffroy. Il a été officiellement réélu lors de la ratification des résultats au Congrès du parti samedi.

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a été largement réélu à la tête de la formation lors du vote qui l’opposait, jeudi 16 septembre, à la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône), Hélène Geoffroy.

Le député de Seine-et-Marne, en poste depuis 2018, a facilement disposé de sa seule concurrente par 73,6 % des voix contre 26,4 %, selon des chiffres transmis à l’Agence France-Presse (AFP) dans la nuit de jeudi à vendredi, sur la base de 80 % des bulletins dépouillés.

Fondation Jean Jaurès, Bernard Poignant - Socialistes en Bretagne

Que s’est-il passé en Bretagne pour qu’elle se jette dans les bras de la gauche, en particulier des socialistes, de 1981 à 2017, pendant près de quarante ans ? Cette histoire est-elle terminée ? Certes, ce ne fut pas un coup de foudre et les hésitations n’ont pas manqué. Bernard Poignant, ancien député du Finistère, ancien maire de Quimper, livre dans cette note son analyse.

Le 10 mai 1981, François Mitterrand n’obtient pas la majorité dans la région. Il faut attendre juin et le raz-de-marée législatif qui envoie 15 députés socialistes à l’Assemblée nationale. Les électeurs bretons sont alors rassurés : les socialistes dominent les communistes et le président a pris soin de ne pas en nommer dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy. Cette adhésion à la gauche pendant quarante ans a connu ses hauts et ses bas : la défaite amortie de 1986, la grande déroute de 1993 avant l’effondrement de 2017. Depuis cette date, les élections locales maintiennent des positions solides, à la différence des Hauts-de-France et de Provence-Alpes-Côte d’Azur, vieilles terres historiques de la gauche. La Bretagne connaît cependant une lente érosion du socialisme démocratique.

Le Point - Cambadélis : « Montebourg candidat ? Ce serait un naufrage. »

ENTRETIEN. Alors que le PS se réunit en congrès, l’ancien premier secrétaire du parti Jean-Christophe Cambadélis est l’invité de notre grand entretien politique du week-end.

On a connu Jean-Christophe Cambadélis plus optimiste sur l’avenir de la France. L’ancien premier secrétaire du Parti socialiste entrevoit une « crise de régime rampante » que les sondages ne parviennent pas à saisir. Selon lui, Emmanuel Macron et Marine Le Pen auraient tort de considérer que la présidentielle se jouera entre eux. Cambadélis, faute d’une primaire au PS où il aurait tenté sa chance, se range derrière Anne Hidalgo – qui, pour obtenir l’investiture socialiste, doit encore passer par des modalités sur lesquelles les délégués PS devront trancher ce week-end pour se départager d’éventuels concurrents, comme le maire du Mans Stéphane Le Foll. Mais que le paysage est sombre pour la gauche… Une analyse à lire dans notre grand entretien politique du week-end.

ECOLOS

Reporterre - Jadot pragmatique et Rousseau radicale, le match de l’écologie

L’eurodéputé Yannick Jadot et l’économiste Sandrine Rousseau sont arrivés en tête de la primaire écologiste (très serrée), dimanche 19 septembre. Ils ont respectivement recueilli 27,7 % et 25,14 % des suffrages. Récit d’une soirée très surprenante, qui secoue le paysage politique.

C’est sur un pont parisien, bloquant la circulation des automobilistes, que Yannick Jadot et Sandrine Rousseau se sont retrouvés, quelques minutes après la proclamation des résultats. Sous les caméras et les perches des micros, ils se sont solennellement serré la main. La vice-présidente de l’université de Lille l’a assuré : « Vous avez devant vous le ou la future présidente de la République. Que le ou la meilleure gagne ! »

MOBILITE

La Vie des Idées - La mobilité urbaine est-elle en bonne voie ?

Les prospectivistes ne manquent pas d’idées pour imaginer comment pourraient s’organiser les déplacements dans la ville de demain, mais certains enjeux restent encore néanmoins dans l’angle mort.

La réflexion sur l’évolution des mobilités est souvent marquée par un biais technologique qui accorde une influence prépondérante aux outils, au détriment des autres facteurs liés aux modes de vie. Ces outils nourrissent en particulier un imaginaire prospectif présent dans les exercices de l’action publique, dans les scénarisations médiatiques et dans différentes œuvres artistiques. Les illustrations de la prospective « Mobilités du futur en Île-de-France », portée par l’Institut Paris Région (mars 2018, Institut Paris Region, ex IAU Île-de-France) ou celles du dossier hors-série « Notre vie en 2049 » publié par le Nouvel Observateur, en sont un exemple parmi d’autres révélateurs de la gamme d’outils à venir : navettes volantes, taxi-drone, véhicules autonomes, routes intelligentes, navettes fluviales, hyper-loop, robots de livraison, dalles piézo-électriques, hoverboard et autres vélos « super-intelligents ». La lecture du texte de Thierry Noisette, intitulé « Il y a trente ans, comment la Science-Fiction imaginait les transports en 2020 » dans le dossier précédemment évoqué, vient cependant relativiser ces fictions prospectives attestant d’un décalage entre ces visions technologiques et la stabilité des modes de transport et des pratiques de mobilité. D’autres images plus dystopiques, dans différents essais et travaux de prospective, mais aussi dans le registre artistique, offrent une lecture très différente de ces évolutions dans le cadre d’un courant de pensée (collapsologie) envisageant un éventuel effondrement à venir de la civilisation industrielle.

AVIONS

Reporterre - Décroissance des avions : ingénieurs, écolos et salariés y réfléchissent

Les Assises de l’aviation se déroulent à Toulouse et Paris du 17 au 26 septembre. Leur but : réfléchir à la façon de rendre le secteur plus « durable », au moment même où le trafic aérien reprend son niveau d’avant-Covid, et ne cesse de polluer.

Des salariés du secteur aérien préoccupés par leur emploi, des riverains exaspérés par le bruit des avions et des associations luttant contre le changement climatique sont dans la même pièce. Ce n’est pas le début d’une mauvaise blague, mais le programme des Assises de l’aviation. L’événement, organisé du 17 au 26 septembre par l’association Notre Choix et le collectif Pensons l’aéronautique pour demain (PAD), se déroulera à Toulouse et à Paris. Le but : ne plus opposer les pro et les anti-avions, les réunir et réfléchir ensemble à une aviation « durable » pour le climat et les salariés.

REPRISE

OFCE - Perspectives de rentrée pour l’économie française 2021-2022 : La vague de la reprise

Par Mathieu Plane, Bruno Ducoudré, Pierre Madec, Hervé Péléraux et Raul Sampognaro, sous la direction de Eric Heyer et Xavier Timbeau [1]

L’économie française a connu l’année dernière un choc récessif sans précédent depuis l’après-guerre, enregistrant une perte d’activité de 8 points de PIB. Marqué par le calendrier des mesures prophylactiques depuis le début de la crise sanitaire, le PIB a connu des chutes et des rebonds de grands ampleurs, notamment pendant le 1er confinement et la période post-confinement du printemps-été 2020. Depuis le 3ème trimestre 2020, l’économie fonctionne en sous-régime, avec des pertes particulièrement marquées dans certains secteurs (hôtellerie-restauration, services et fabrication de matériels de transports, services aux ménages), et oscille, depuis un an, à un niveau de PIB trimestriel compris entre – 4 % et – 3 %, par rapport à la période pré-Covid.  C’est bien supérieur aux -18 % du 2ème trimestre 2020, et même aux -6 % du 1er trimestre 2020, qui pourtant ne comportaient que 15 jours de confinement.

RELOCALISATION

Non Fiction - De la globalisation à la localisation ?

Et si le phénomène actuel de relocalisation post-Covid était en gestation depuis plusieurs années déjà ? C'est la thèse de cet essai original et accessible.

Cyrille Poirier-Coutansais, directeur de recherches au Centre d’études stratégiques de la Marine, est un auteur reconnu comptant plusieurs livres et travaux sur le lien entre l’espace maritime, les sociétés et les Etats   , scrutant tant les opportunités de l’économie océanique émergente que les politiques de puissance en haute mer. Ce nouvel ouvrage La (re)localisation du monde défend une thèse essentielle : le phénomène de relocalisation ne remonte pas à la crise Covid-19 de mars 2020 ; celle-ci avait en réalité déjà commencé depuis les années 2010 sous l’effet de plusieurs facteurs.

WOKE

Fondation Jean Jaurès - Des hussards noirs de la République à la Chronique des Bridgerton

Les concepts de “woke” et de “cancel culture” sont apparus avec intensité dans le débat public ces derniers mois. Deux experts – Ruben Rabinovitch, psychanalyste, et Renaud Large, communicant – évaluent dans cette note engagée l’impact de ces phénomènes et les arguments à leur opposer.

Le coup de foudre de l’indigne et de l’indigné

Orgueilleuse de sa honte, ragaillardie de sa repentance, érotisée par ses mortifications, la société occidentale empoigne sa mauvaise conscience comme un nouveau sceptre. Sénile, elle traque fiévreusement toutes les vilenies de son passé comme de son présent parce que culpabiliser, pour elle, c’est faire une bonne action. Reconnaissons que les ambassadeurs auto-désignés des « minorités » lui rendent la tâche facile, eux qui guettent grâce à Twitter humiliations, oppressions et dominations, comme naguère les sourciers l’eau souterraine à l’aide de leur baguette. Entre l’indigne et l’indigné, c’est un match parfait. Mieux qu’un couple, le vieux pénitent qui ne jouit que par l’auto-punition et le jeune minoritaire aux tendances paranoïaques forment une folie à deux. Haine de soi et volonté d’impuissance des « dominants », ressentiment et libido dominandi des « dominés » : les minorités intransigeantes font régner la loi du plus faible sur la majorité indifférente. Cet assaut a été rendu possible par l’entrée de deux chevaux de Troie dans la cité républicaine, ceux de la cancel culture et de la culture woke.

MARX

LVSL - Comment la baisse tendancielle du taux de profit explique le capitalisme d’aujourd’hui

Alors que l’eau devient une marchandise comme une autre au Chili, les employeurs européens ne fournissent plus de vélos aux livreurs des plateformes. Tandis que Jeff Bezos s’envole dans l’espace, la planète brûle de l’Australie à la Californie… Le point commun entre ces faits ? La quête du profit. Si cette obsession pour l’appât du gain est critiquée pour ses abus, beaucoup n’y voient que la marque d’une cupidité excessive de certains entrepreneurs. Or, cette quête du profit maximum est intrinsèque au mode de production capitaliste. C’est du moins le postulat fondamental de la notion marxiste de baisse tendancielle du taux de profit. Elle permet de penser des phénomènes en apparence aussi divers que la concurrence oligopolistique, la plateformisation de l’économie, la financiarisation, ou encore la prédation exercée sur l’environnement, comme l’émanation d’un même mécanisme fondamental.

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