COVID
La vie des idées - Dossier : Les visages de la pandémie Dans le pandémonium capitaliste
À propos de : Robert Boyer, Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie, La Découverte
Robert Boyer offre une lecture des conséquences économiques et politiques de la pandémie qui va à l’encontre de discours iréniques sur l’avènement d’un nouveau monde. Sa géopolitique des capitalismes jette un regard inquiet sur les conflits entre États et entreprises multinationales.
Le premier confinement, au printemps 2020, suscita quelques spéculations et espoirs d’émergence d’un nouveau monde. Dans les médias et les revues intellectuelles, ceux dont le travail n’avait pas été considéré comme essentiel et dont l’emploi du temps n’était pas réduit à « faire l’école à la maison » purent prendre le temps de développer leurs arguments sur le choc mortel que l’épidémie – et surtout les réactions sociales et politiques inédites qu’elle a suscitées – aurait infligé au capitalisme. L’hiver venu, très peu se risquent encore à ce type de formules.
Terra Nova - Alerte rouge à Manaus - L'analyse de Jean Pisani-Ferry
Manaus est la grande ville située le long de l'Amazonie, dans le Nord-Ouest du Brésil. Le variant qui y est apparu, alors que la ville avait presque atteint le niveau d'immunité de groupe, rappelle que nous courrons contre la montre. Or, la mobilisation internationale pour que le vaccin soit accessible à tous les pays reste très insuffisante. Comment expliquer ce manque de lucidité collective ? La chronique de l'économiste Jean Pisani-Ferry pour Terra Nova, qui analyse chaque mois les grands enjeux de l'actualité européenne et internationale.
Christophe Bouillaud - Tout va très bien, Madame la Marquise, il faut que je vous dise…
.... De fait, les annonces en date du 21 janvier du Président de la République sur la réouverture des universités « à 20% de la jauge » et « un jour par semaine pour tous les étudiants » m’ont mis en rogne. Dans une rogne noire. Je n’attends certes bien sûr plus rien, et cela depuis fort longtemps, de cette équipe de gouvernants à l’amateurisme hautement revendiqué, mais leur capacité à se montrer en dessous de tout me parait de plus en plus hors concours – enfin passons… Boris Johnson n’est évidemment pas mal non plus dans le genre.
INEGALITES
Observatoire des inégalités - Les assistés de la France d’en haut
Points de vue 22 janvier 2021
La France est un pays d’assistés, c’est une bonne chose. Les plus riches profitent largement de notre modèle social ainsi que de soutiens privés. La leçon d’assistanat qu’ils donnent aux plus modestes est moralement inacceptable et politiquement dangereuse. Un point de vue de Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.
La France est un pays dans lequel vivent beaucoup d’ « assistés ». C’est une bonne chose : la solidarité nationale nous permet d’être globalement mieux logés, mieux soignés, réduit le nombre de familles à la rue, etc. Mais le soutien de la collectivité ne se résume pas aux plus pauvres, loin s’en faut. Le haut de la hiérarchie sociale fait la leçon à une France qui peine à boucler ses fins de mois, alors qu’il profite largement de nombreux soutiens, tant de notre modèle social et que des entreprises.
PRESIDENTIELLE
Ouest France - La gauche a-t-elle déjà fait un trait sur 2022 ?
Olivier Faure, Laurent Joffrin, Arnaud Montebourg, Anne Hidalgo… Ils sont plusieurs à gauche à afficher plus ou moins clairement leurs ambitions pour la prochaine présidentielle.
Olivier Faure a présenté la nouvelle feuille de route
de son parti fin novembre. Persuadé qu’une victoire à la présidentielle n’est possible qu’à la condition de ne présenter qu’une seule candidature au nom de la gauche en 2022, le Parti socialiste se dit prêt à une refondation complète
. Un big bang social et écologique
que le premier secrétaire du PS veut asseoir sur la rédaction d’un projet dans lequel l’ensemble des partis de gauche pourraient se reconnaître.
DEMOCRATIE
L'Humanité - Au parlement, un cri d’alarme pour réanimer la démocratie
Procédures accélérées, ordonnances, comités citoyens gadgets... Devant la gestion verticale, autoritaire et défaillante de la crise, les parlementaires d’opposition disent leur inquiétude et leur ras-le-bol. Ils exhortent à redonner du pouvoir aux assemblées élues.
Les élus d’opposition n’en peuvent plus. Depuis le début de la crise du Covid-19, le gouvernement joue à « on s’occupe de tout, tu ne t’occupes de rien » avec le Parlement. « La Macronie avait déjà en elle ce mépris et ce sectarisme, mais avec la pandémie, cela a pris des proportions inouïes », s’alarme André Chassaigne (PCF). Le président du groupe GDR (Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée) n’est pas le seul. Même la droite n’y tient plus. « La crise n’autorise pas tout. Nous avons dit oui à l’état d’urgence sanitaire, mais non à l’état d’urgence parlementaire », s’inquiète la vice-présidente LR de l’Assemblée nationale, Annie Genevard. « Depuis mars 2020, je n’ai à aucun moment eu l’impression d’être associé à la gestion de crise et d’avoir pu participer aux prises de décision », s’étouffe le député LR Sébastien Huyghe.
PESTICIDES
La Vie des idées - Y a-t-il une alternative aux pesticides ?
La ré-autorisation des néonicotonoïdes fin 2020 a été justifiée par l’échec de solutions alternatives pour les betteraviers. Mais la focalisation du débat autour des questions technologiques masque les tensions opposant pouvoirs publics et scientifiques.
Le 3 septembre 2020, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, présentent au Conseil des ministres un projet de loi visant à ré-autoriser sur les cultures françaises de betterave l’emploi de néonicotinoïdes. L’usage de cette classe de produits phytopharmaceutiques
avait pourtant été proscrit via le vote de la loi biodiversité du 8 août 2016. Ce texte prévoyait la possibilité de dérogations à cette interdiction jusqu’au 1er juillet 2020. Le projet présenté par les deux ministres entend étendre cette possibilité de dérogation sur certaines cultures jusqu’au 1er juillet 2023. Cette décision est motivée par la situation préoccupante dans laquelle se trouve la filière betteravière française après deux saisons particulièrement douces, qui favorisent le développement du virus de la jaunisse de la betterave.
INTERNATIONAL
Espaces Latinos - Venezuela : rêve brisé pour Juan Guaido, régime consolidé pour Nicolas Maduro
Alors que Nicolas Maduro veut tripler la production de pétrole et « émerveiller le monde », Juan Guaido est en train de perdre le rôle de leader de l’opposition. L’Union européenne ne le reconnaît plus en tant que président intérimaire, et l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis fragilise d’avantage son avenir, en cette période déjà lourde d’incertitudes.Avec le plébiscite lancé au lendemain de la perte du Parlement, lors des élections législatives du 6 décembre, Juan Guaido espérait une forte mobilisation capable de provoquer la chute du gouvernement chaviste. Mais, au lieu du raz-de-marée populaire tant attendu, cette crise a révélé plutôt le ras-le-bol qui s’installe chez le peuple vénézuélien, et qui ronge déjà tant de sociétés latino-américaines, envers ses dirigeantes politiques. L’analyste Jésus Castillo-Molleda résume en une seule phrase l’apathie généralisée qui frappe le peuple vénézuélien : l’opposition et le gouvernement n’ont plus le soutien de la rue car, « ils ne sont pas connectés aux problèmes des gens ». Comme le rappelle Luis Vicente Leon, président de Datanalisis, l’abstention de la grande majorité de la population est davantage le fait d’une « méfiance à l’égard des politiques que de l’appel lancé par l’opposition. » Près de deux tiers de Vénézueliens rejettent Nicolas Maduro autant que l’autoproclamé président par intérim, selon une enquête de l’institut des sondages.
PS
Huffington Post - Le Parti socialiste, en difficulté financière, se sépare de 11 salariés
Le PS doit réduire la voilure pour préserver ses capacités à financer une campagne présidentielle. Olivier Faure assume ce choix difficile.
Quand le sigle PS signifie “plan social”. Ce mercredi 27 janvier, Le Monde rapporte que le parti à la rose s’apprête à se séparer de 11 salariés permanents. Une décision que le patron du parti socialiste, Olivier Faure, a annoncé lors d’un bureau national qui s’est tenu mardi soir et qui représente un quart des permanents du parti.
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Spécialiste de l’intelligence économique, professeur des universités à l’IAE de Poitiers, Nicolas Moinet a contribué au rapport Martre de 1994. Il a travaillé avec Christian Harbulot dans le groupe parapublic Défense Conseil International, qui a développé l’Intelligence économique de 1993 à 1998. Dans le sillage de cette structure appelée Intelco sont nées deux formations : le master Intelligence économique de l’Université de Poitiers et l’École de Guerre Économique. Nicolas Moinet participe depuis 2005 aux comités régionaux d’intelligence économique auprès des préfectures et a participé au comité en charge du référentiel des formations piloté par Alain Juillet au SDGSN puis au groupe de travail interministériel avec Claude Revel à Matignon, sur la redéfinition de la politique publique d’Intelligence économique. Dans cet entretien fleuve, nous avons souhaité revenir avec Nicolas Moinet sur les concepts d’intelligence économique, de guerre économique ou encore de renseignement. Les politiques françaises en la matière restent peu existantes sinon défaillantes.
L’économiste Benjamin Coriat a publié à l’automne dernier La pandémie, l’Anthropocène et le bien commun (Les Liens qui libèrent, 2020). Ouvrage qui vient à point nommé pour replacer la crise sanitaire due au coronavirus Covid-19, événement majeur de l’année 2020, dans le cadre de la détérioration écologique planétaire. Loin d’être accidentelle, cette crise doit être comprise comme une manifestation de l’Anthropocène, face à laquelle il convient urgemment d’apporter une réponse centrée sur le bien commun. Telle est la trame de ce livre qui est structuré en quatre chapitres.
16 % des personnes reconnues handicapées étaient au chômage en 2019, deux fois plus que la moyenne nationale. Les deux tiers des handicapés qui travaillent sont employés et ouvriers, contre à peine la moitié de la population en emploi.
2,7 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans sont reconnues handicapées par l’administration en 2019 en France selon l’Insee [1]. 44 % d’entre elles sont dites « actives » [2] contre près des trois quarts de l’ensemble de la population âgée de 15 à 64 ans. Seul un gros tiers des handicapés, soit un million de personnes, exerce un emploi, presque deux fois moins que dans le reste de la population. Le taux de chômage des handicapés s’élève à 16 % en 2019, contre 8 % pour l’ensemble de la population. Les handicapés sont moins souvent présents dans le monde du travail et, lorsqu’ils le sont, ils sont deux fois plus touchés par le chômage.