Une exclusivité Politique Internationale : voici, en avant-première, l’article que Dominique Strauss-Kahn vient de consacrer à la crise actuelle et à ses conséquences. Article qui paraîtra dans le numéro de printemps de Politique Internationale.
La crise sanitaire que nous vivons est différente de toutes celles que les générations précédentes ont pu connaître. Les convocations de la grande peste noire de 1348 ou de la grippe espagnole de 1918-1919 sont intéressantes en ce qu’elles nous permettent de repenser les conséquences des pandémies. Mais elles ne disent rien, pour autant, de la capacité de résilience d’une société dont l’économie est mondialement intégrée, et qui avait perdu presque toute mémoire du risque infectieux.
___________________
Fondation Jean Jaurès - L’épidémie et son terrain social, Hervé Le Bras
Pauvreté, présence de minorités, proportion de personnes âgées, densité... : ces facteurs ont-ils favorisé le développement de l’épidémie due au coronavirus dans certains territoires ? Pour l’historien et démographe Hervé Le Bras, l’importance de la contagion tient davantage à l’importance des clusters initiaux qu’aux facteurs économiques et sociaux « classiques ».
Des études encore rares commencent à décrire l’ampleur des inégalités devant l’épidémie. Le risque de décès est deux fois plus élevé pour les Noirs que pour les Blancs au Royaume-Uni, et une fois et demie plus élevé pour les originaires du sous-continent indien. La disproportion est encore plus importante aux États-Unis où les Noirs et les Latinos courent un risque trois plus élevé que les Blancs dans le Michigan et l’Illinois. Le virus n’est, bien sûr, pas sensible à la couleur de peau ni au pays d’origine. Des différences d’ordre génétique ne sont pas non plus prouvées. Reste que les minorités de ces deux pays et de beaucoup d’autres sont plus pauvres, moins bien assurées pour leur santé et souvent atteintes de maladies telles que le diabète ou l’obésité qui précipitent une issue fatale de la maladie. Elles travaillent aussi plus souvent dans des métiers exposés à la contagion.
___________________
Huffington Post ( Convention climat: le PS demande à Macron un référendum [Info Le HuffPost]
Les députés PS veulent "agir vite", alors que les travaux de la Convention sont attendus pour ce week-end.
Une demande particulièrement solennelle dans sa forme. Ce mercredi 17 juin, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale va déposer dans la journée une proposition de résolution “visant à apporter une réponse ambitieuse aux aspirations des citoyens pour le climat”.
Dans ce texte, que Le HuffPost publie (en fin d’article) avant son dépôt officiel, les députés socialistes demandent à Emmanuel Macron d’organiser un référendum sur les propositions qui ressortiront de la Convention climat, dont les travaux sont attendus pour ce week-end. Une hypothèse que le chef d’État avait d’ailleurs lui-même évoquée début janvier.
_____________________
Reporterre - La mobilisation contre la « réintoxication du monde » est lancée
Mercredi 17 juin, des manifestations, des blocages et des occupations seront menées dans plusieurs lieux, en France, où des activités et des projets « toxiques » perdurent.
« Pendant le confinement, pour la première fois depuis le début de l’ère industrielle, la machine infernale s’est enrayée : des pans entiers du monde marchand ont été mis à l’arrêt, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué… Nous devons agir, sans plus attendre, pour qu’elle ne se relance pas de plus belle ! » tonne Benoît, habitant de la zone à défendre (Zad) de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Rassemblements, blocages, occupations… Mercredi 17 juin, une série d’actions sera menée aux quatre coins de la France pour éviter une « réintoxication du monde » dont les signes de reprise sont déjà bien visibles. Car si Emmanuel Macron s’est engagé à ce que « le monde d’après soit résolument écologique », tout est prêt pour que tout empire : comme l’a fait remarquer le Réseau Action Climat (RAC), le gouvernement a ouvert le « monde d’après » en finançant « des activités économiques à l’origine de la crise climatique sans contreparties écologiques et sociales fortes et contraignantes » et en n’apportant pas « l’argent nécessaire pour accélérer la transition écologique et baisser les émissions et les inégalités sociales ».
________________________
Observatoire des inégalités - Rapport sur les riches en France : une première en France
Points de vue 9 juin 2020
Le premier Rapport sur les riches en France décrit la situation des couches aisées de notre pays. En voici l’avant-propos, par Noam Leandri et Louis Maurin, président et directeur de l’Observatoire des inégalités.
Le premier Rapport sur les riches en France de l’Observatoire des inégalités a été réalisé dans un contexte très particulier de la crise du Covid-19, qui a déjà tué des dizaines de milliers de personnes en France. La pandémie révèle les fractures de nos sociétés, celles-là mêmes que nous observons à l’Observatoire des inégalités depuis notre création en 2003. Les personnes les plus démunies, à la santé déjà fragile, sont celles qui offrent un terreau de choix au virus. Les salariés les moins rémunérés (aides-soignantes, caissières, livreurs, etc.) sont en première ligne. À l’autre bout, une partie de la France aisée, les « premiers de cordée », est partie se mettre à l’abri dans sa résidence secondaire.
____________________
Fondation Jean Jaurès - Les enjeux du nouveau plan de relance européen
Dans un contexte de défiance vis-à-vis de l’UE, Claire Robert, experte des affaires publiques françaises et européennes, analyse les réponses – historiques – budgétaires et stratégiques apportées par la Commission européenne, notamment le plan de relance et la mutualistation de la dette européenne, ainsi que le Pacte vert (Green Deal).
Face à la crise engendrée par le coronavirus, l’Union européenne (UE) se devait d’apporter une réponse coordonnée et forte. Le projet européen était en danger si les États membres ne faisaient pas preuve de solidarité face à la crise du coronavirus. Certains pays, tels que l’Italie, risquent de faire faillite. Plusieurs villes italiennes – comme Turin, Florence ou Naples – ne peuvent déjà plus financer les dépenses courantes, assurer les services essentiels de leur ville et ont besoin d’aides de toute urgence. Plusieurs secteurs économiques clés pour l’Europe, notamment dans le secteur des services (par exemple le tourisme), sont durement impactés. Par ailleurs, le chômage devrait atteindre 9 % cette année dans l’UE selon la Commission européenne (alors qu’il était déjà de 7,4 % dans la zone euro en mars 2020, au début de la crise). En outre, la présidente de la Banque centrale européenne prévoit un recul de 8 % à 12 % du PIB en Europe en 2020. Or, face à cette crise économique et sociale sans précédent, les institutions européennes ont su offrir une solide réponse à travers, premièrement, l’octroi d’aides d’urgences votées par le Parlement européen et destinées au secteur de la santé dans les plays de l’UE les plus touchés et, deuxièmement, un plan de relance de 750 milliards d’euros annoncé le 27 mai dernier par la Commission européenne. L’UE se montre ainsi à la hauteur de ses responsabilités.
__________________
La Vie des idées - Dossier Les citoyens et leur police Comment bâtir une relation de confiance ?
À quoi sert la police ? À maintenir l’ordre public, certes. Mais peut-elle y parvenir si elle n’inspire pas confiance à la population qu’elle est censée protéger ? Les relations entre police et société sont au cœur du dossier que La Vie des Idées consacre à partir de cette semaine aux transformations du travail policier, en France et à l’étranger.
La dégradation des relations entre la police et la société alimente régulièrement la chronique des faits divers. Elle engendre également un sentiment, de plus en plus ouvertement exprimé, de malaise chez les policiers. Le discours de fermeté tenu depuis près de dix ans par les dirigeants politiques français s’est accompagné d’une fragilisation relative de l’institution, désormais incapable d’inspirer confiance et obligée de surenchérir dans la répression pour se faire respecter. Les années récentes ont ainsi été marquées par une évolution paradoxale dans la manière de percevoir leur travail par les policiers : ils se présentent de plus en plus comme les victimes de l’insécurité, réclamant protection et soutien à leurs autorités de tutelle, alors même qu’ils ont en charge le maintien de l’ordre public. Ce renversement de perspective a des conséquences évidentes sur la conception qu’ils ont de leur métier et sur leur identité socio-professionnelle, notamment lorsqu’ils estiment être insuffisamment soutenus, par la justice et les magistrats, dans l’exercice de leurs fonctions.
__________________
Le PS va-t-il sorti affaibli ou renforcé des élections municipales ? Quelle gouvernance pour la métropole en cas de victoire d’Archipel Citoyen ? Quelles alliances pour les futures élections départementales ? Entretien avec le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, Sébastien Vincini.
__________________
La Vie des idées - Travail gratuit et guerre des valeurs
Les appels gouvernementaux à la solidarité et au bénévolat ne sont pas des nouveautés historiques. S’adressant en particulier aux femmes, la gratuitisation du travail participe de la casse du service public qui a fragilisé la capacité de réponse à la pandémie.
La frontière entre les confiné.es et les autres, les caissières, aides-soignantes, infirmières, d’ordinaire « invisibles » désormais surexposé.es, au double sens du terme, à la fois sur-visibilisé.es dans l’espace public et mis.es en danger, par leur métier a relancé des débats fondamentaux sur la valeur du travail et sur son genre.
Mais alors que la crise du coronavirus met en évidence la sous-valorisation de ces activités professionnelles, en majorité exercées par des femmes, qui apparaissent pourtant dans le contexte actuel, et de façon criante, comme essentielles, et même vitales, elle met également sous le projecteur d’autres formes d’activités que les activités professionnelles, des activités que d’aucuns qualifieraient spontanément de « hors travail » et qui sont, là encore, en majorité exercées par des femmes. « Élans de solidarité » des Français.es qui s’engagent bénévolement auprès des soignant.es, jeunes volontaires en service civique inscrit.es par Martin Hirsch dans le plan de déconfinement, étudiant.es en soin infirmiers « réquisitionné.es », couturières qui font des masques bénévolement, parents qui font l’école à leurs enfants…
____________________
Public Sénat - Les sénateurs PS veulent indemniser les victimes du Covid-19
Les sénateurs socialistes se mobilisent pour les victimes de l’épidémie. A l’initiative de la sénatrice de Guadeloupe, Victoire Jasmin, une proposition de loi, déposée le 12 mai, a été examinée, ce mercredi, par la commission des Affaires sociales. En substance, le texte prévoit la création d’un fonds d’indemnisation destiné aux victimes du Covid-19. « Ma proposition fait suite aux propos du ministre de la Santé, qui a indiqué, le 23 mars, que tous les soignants malades seront reconnus au titre des maladies professionnelles, précise Victoire Jasmin. Mais, au-delà des soignants, toute une liste de professions était sur le front pendant la période de l’épidémie, et ces personnes méritent une reconnaissance de la nation pour le service qu’elles lui ont rendu. »
____________________
Marianne - François Ruffin : "La démondialisation est un moyen, mais pas une fin"
Dans Leur folie, nos vies le journaliste-député insoumis revient sur la pandémie du coronavirus et la crise qu'elle a initié. Dans cet ouvrage qui tire la sonnette d'alarme, l'élu de la Somme recueille de nombreux témoignages d'infirmières, d'ambulanciers, d'auxiliaires de vie, de caissières, mais aussi d'intellectuels comme Dominique Bourg, Pablo Servigne ou encore Cynthia Fleury.