Henri Weber, 72 ans, ancien sénateur et député européen, est directeur des études auprès du Premier secrétaire du Parti socialiste, chargé des questions européennes. Il vient de publier Eloge du compromis, chez Plon
Dès l’introduction de votre livre, vous envisagez une lourde défaite pour la gauche en 2017 et le procès que vous fera une partie de la gauche, celui de n’avoir pas été « assez à gauche » durant le quinquennat… Un procès classique?
Je l’envisage et j’appelle à la conjurer… Chaque fois que la gauche en France subit une grande défaite, elle connaît une régression sur son cerveau reptilien, son noyau identitaire le plus ancien. Elle abandonne le principe de réalité pour le principe de plaisir, elle oublie l’éthique de responsabilité pour se rétracter sur la seule éthique de la conviction. Bref, elle régresse sur le plan intellectuel et idéologique. Même après la défaite de Lionel Jospin en 2002, alors qu’on avait créé 2 millions d’emplois supplémentaires, qu’on avait accompli de grandes conquêtes sociales comme les 35 heures et la CMU, les gauches diverses nous ont fait ce classique procès en trahison.
Lire la suite
_____________________
_____________________