Dissous en 1972, le mouvement situationniste continue de fasciner. Éric Brun passe au crible de l’analyse sociologique la courte vie de l’Internationale Situationniste. En soutenant la thèse de l’avant-garde, l’ouvrage ne brise que partiellement le mythe forgé autour de Guy Debord.
De tous les courants d’idées révélés par les années 1968, le mouvement situationniste a sans doute la plus longue et la plus riche postérité. Son projet révolutionnaire fut conçu par son leader Guy Debord (1931-1994) comme une réponse aux échecs à la fois des marxistes et des avant-gardes artistiques, de Dada aux Lettristes. Depuis son autodissolution en 1972, il a nourri plusieurs générations de militants, d’intellectuels, d’artistes qui se sont appuyés sur ses textes pour critiquer radicalement ce qui fait la modernité de nos sociétés : la subversion dans l’art – de Dada aux happenings –, les conceptions de la ville héritées de Le Corbusier, le consumérisme de biens matériels et de loisirs, le système de représentation médiatique, etc.
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